EDITO

Libération du camp d’Auschwitz : 80 ans après, rien n’est acquis et la vigilance s’impose

Un panneau portant l’inscription en allemand « Halte ! » (Stop !) est photographié au Mémorial et Musée d'Auschwitz-Birkenau, sur le site de l'ancien camp de concentration et d'extermination nazi allemand, à Oswiecim, en Pologne. AFP

Il y a 80 ans, le 27 janvier 1945, le troupes soviétiques libéraient le camp de concentration et centre de mise à mort d’Auschwitz-Birkenau de l’Allemagne nazie durant la seconde Guerre mondiale. Ce jour-là, on découvrait l’horreur dans ce camp, tristement connu comme le plus grand centre d’extermination. Construit en avril 1940, à l’initiative de Heinrich Himmler, il était un des éléments essentiels de la « Solution finale » des nazis visant à exterminer principalement des Juifs, mais aussi des opposants politiques, des résistants, etc.

En 5 ans, plus de 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants ont été mis à mort à Auschwitz dans des chambres à gaz ou passés par les armes. Plusieurs victimes ont également succombé à cause de maladies, de malnutrition, de mauvais traitements ou encore d’expériences médicales.

Les témoignages et l’histoire doivent nous enseigner la lucidité nécessaire pour tout faire afin de barrer la route aux ennemis de l’humanité.

Ce 27 janvier 2025, on commémorera ce triste souvenir de la libération du camp d’Auschwitz et on rendra hommage à toutes les victimes et à tous les survivants, non seulement ceux qui sont passés par le camp allemand en Pologne, mais aussi ceux qui ont connu les autres camps de concentration. Nous devons œuvrer à la perpétuation de la mémoire des 6 millions de Juifs, victimes de l’Holocauste entre 1933 et 1945.

Aujourd’hui, il n’existe plus tellement de survivants, ni de témoins pouvant encore rapporter l’horreur et le chaos d’Auschwitz. Ces passeurs de mémoire disparaissent avec le temps. Mais les témoignages qu’ils ont laissés et l’histoire doivent nous enseigner la lucidité nécessaire pour tout faire afin de barrer la route aux ennemis de l’humanité. Comment des individus avaient-ils pu élaborer et mettre en pratique un dessein aussi sombre d’extermination des Juifs ou de tout qui n’étaient pas d’accord avec leur funeste projet ?

A l’heure où les actes antisémites, de racisme ou de refus de la différence augmentent et que les extrêmes se renforcent, la mobilisation des démocrates et des défenseurs des droits fondamentaux doit être plus forte et plus marquée pour déjouer toute tentative de promotion de repli sur soi, de l’intolérance ou de la guerre. Car rien n’est acquis et des nostalgiques de ce passé sombre de l’humanité travailleront toujours à sa résurgence.

La mobilisation des démocrates et des défenseurs des droits fondamentaux doit être plus forte et plus marquée pour déjouer toute tentative de promotion de repli sur soi, de l’intolérance ou de la guerre.

Certes, nos démocraties ne sont pas parfaites, elles sont certainement perfectibles. Mais elles ne sont pas compatibles avec les systèmes prônant la haine de l’autre et le déni des droits fondamentaux (liberté d’expression, égalité devant la loi, droit de participer aux affaires de la cité, droit à la vie, liberté de pensée, liberté de religion, etc.).