Scandale au Parlement wallon : Jean-Claude Marcourt (PS) rend son tablier de président de l’assemblée régionale

Journaliste – Rédacteur en chef.
Jean-Claude Marcourt démissionne de son mandat de président du Parlement wallon. BELGA Sous pression depuis la révélation des voyages de luxe réalisés avec le greffier Frédéric Janssens et après avoir fait de la résistance, Jean-Claude Marcourt (PS) a finalement accepté de démissionner de son mandat de président du bureau politique du Parlement wallon afin d’entraîner un retrait collectif de tous les membres de l’organe de gestion de l’assemblée régionale. Sa décision entraîne de facto son départ du perchoir du Parlement wallon. La décision n’a pas été facile pour l’ancien ministre de l’Economie dont plusieurs observateurs saluent le travail réalisé depuis son entrée au Gouvernement wallon comme ministre de l’Economie en 2004 à son passage au sein de l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles en tant que ministre de l’Enseignement supérieur et des médias. Reste à voir s’il restera député ou s’il va se replier sur ses terres liégeoises et ne garder son mandat de conseiller communal. Un nouveau président du Parlement wallon sera élu dans les tout prochains jours. Tout le bureau a désormais démissionné, un nouveau bureau sera mis en place et des changements devrait intervenir vu les prises de position des uns et des autres, notamment sur l’intégration de représentants de l’opposition au sein de l’organe.
Selon plusieurs sources, ça a négocié fort au sein des instances du PS pour amener le président du bureau politique du Parlement wallon et président de l’assemblée régionale, Jean-Claude Marcourt à accepter de démissionner de ses deux mandats. Depuis la révélation des voyages de luxe qu’il a réalisés avec le greffier Frédéric Janssens, la pression était trop forte surtout depuis vendredi 9 décembre quand, après l’avoir soutenir la veille sur les plateaux de télévision, le président du parti à la rose, Paul Magnette, a indiqué sa préférence pour une démission collective du bureau du parlement wallon y compris celle de Jean-Claude Marcourt. Ce dernier avait fait comprendre qu’il ne l’entendait pas de cette oreille, car il était élu par ses pairs dans ce mandat jusqu’en mai 2023. Mais dans la foulée, la secrétaire du bureau, Sophie Pécriaux annonçait sa démission du bureau.
Le revirement à 180 degrés du président du PS, Paul Magnette, avait surpris nombre d’observateurs, mais il fallait sortir par le haut pour éviter que les affaires ne rattrapent le parti et ne discréditent aux yeux de l’opinion. Il fallait un électrochoc et, selon nos informations, c’est le message que les ténors du parti auraient envoyé lors d’une réunion. Il a d’ailleurs salué la décision de son ancien ministre de l’Economie.
Je salue la décision de @jcmarcourt de démissionner afin de rendre possible le renouvellement du Bureau du Parlement de Wallonie. Cet acte était nécessaire pour rétablir la crédibilité de l’institution et restaurer la confiance entre les citoyens wallons et leurs élu(e)s.
— Paul Magnette (@PaulMagnette) December 12, 2022
Démission des autres membres du bureau
Finalement, Jean-Claude Marcourt accepte de démissionner de son mandat de président tant du Parlement wallon que du bureau politique de l’assemblée régionale. Son départ a forcé également celui des autres membres de l’organe de gestion du Parlement, notamment de l’Ecolo Manu Disabato et des libérales, Jacquelines Galant et Sybille Coster-Bauchau. Tout le bureau a désormais démissionné, un nouveau sera constitué dans les prochains jours.
En tombant sur un dossier lié à des frais de voyage dispendieux, alors que jusqu’à présent, il a échappé au dossier Nethys, malgré son implication qui ne fait plus de doute, Jean-Claude Marcourt sort par la petite porte. Or des observateurs saluent le travail qu’il a réalisé depuis son entrée au Gouvernement wallon, en 2004, en tant que ministre de l’Economie (jusqu’en 2017) à son passage comme vice-Président de l’exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles et ministre de l’Enseignement supérieur et des Médias en 2017 (jusqu’en 2019). La question est de savoir s’il acceptera de rester dans l’hémicycle régional comme député ou s’il va se replier sur ses terres liégeoises où il est conseiller communal. En attendant, un nouveau bureau politique du Parlement wallon sera désigné dans les tout prochains jours, mais des changements vont intervenir dans le fonctionnement de l’organe de gestion de l’assemblée parlementaire régionale comme l’intégration de représentants de l’opposition au sein du bureau et un meilleur contrôle sur le travail du futur greffier.
