DES LOGEMENTS SOCIAUX QUI ABÎMENT LA SANTE

Molenbeek : à cause des moisissures dans leurs logements sociaux, les locataires développent des maladies graves

Une vue des contaminations dans un des appartements de la rue De Roovere.

Depuis près de 4 ans, de nombreux locataires des logements sociaux de la fameuse avenue De Roovere à Molenbeek vivent dans des habitations gangrénées par l’humidité et des moisissures. La plupart d’entre eux souffrent aujourd’hui de problèmes respiratoires certifiés par des constats de médecins, ce qui les oblige à s’absenter régulièrement de leur travail. Depuis avril 2023, les médecins ont diagnostiqué un cancer chez un enfant de 7 ans dont la maman a développé un asthme sévère et le papa est atteint d’une sclérose en plaque. La famille vit au 7ème étage et a fait une demande de changement d’appartement, mais en vain. Plus de la moitié des 350 appartements répartis en quatre blocs et sur plusieurs étages sont concernés par les problèmes d’humidité. Les locataires ont alerté les différents responsables sur leur situation, mais n’ont eu aucun écho. En attendant, les loyers sont revus à la hausse. La bourgmestre Catherine Moureaux (PS) et le directeur gérant de la société coopérative « Le Logement Molenbeekois », Frédéric Dufour, n’ont pas répondu à nos sollicitations, confirmant ainsi le sentiment d’abandon des locataires de la rue De Roovere. En 2019, les travaux de rénovation des logements insalubres sont évalués à plus de 6 millions d’euros. Interpelée au Parlement bruxellois, la secrétaire d’Etat au Logement, Nawal Ben Hamou (PS) annonce des travaux pour 2025 pour un coût d’environ 7,8 millions d’euros. Et pourtant, la situation est grave et il y a urgence…

Après des années d’attente espérant qu’une oreille attentive s’intéresse à leur triste sort, des locataires des logements sociaux de l’avenue De Roovere à Molenbeek s’apprêtent à confier leur détresse au juge de paix. « Je viens de télécharger le formulaire que je vais remplir afin d’introduire une requête auprès du juge de paix. On n’en peut plus. La situation est devenue insupportable, je suis malade, d’autres locataires aussi sont malades et personne ne prête attention à notre situation. Et pourtant, tout le monde est au courant, mais personne ne fait rien », nous raconte Soumiya. D’autres habitants des tours vont initier la même démarche.

Je viens de télécharger le formulaire que je vais remplir afin d’introduire une requête auprès du juge de paix. On n’en peut plus.

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