Eléonore Simonet, la fille de Jacques Simonet, est bien partie pour se faire un prénom dans le paysage politique bruxellois
Journaliste – Rédacteur en chef.
A 26 ans, la fille cadette de l’ancien bourgmestre d’Anderlecht, feu Jacques Simonet, se lance pour la première fois dans le grand bain politique. Eléonore Simonet est candidate aux électorales régionales du 9 juin à Bruxelles, elle pointe à la 71ème place, juste devant Vincent De Wolf, un ténor de la politique bruxelloise, bourgmestre d’Etterbeek. Avocate de profession, la native de Liège a la capitale européenne chevillée au corps et entend porter plusieurs dossiers si elle fait son entrée au Parlement bruxellois notamment la sécurité, la mobilité, la réinsertion des chômeurs, etc. A ceux qui lui reprocheraient son inexpérience en politique, elle rétorque que sa jeunesse est plutôt un atout pour défendre avec fougue les projets qui lui tiennent à cœur. Elle bat campagne en tractant tous azimuts et sur les réseaux sociaux pour faire un bon score à cette place de combat.
Même si son visage n’est pas encore familier pour le grand public, son patronyme par contre n’est pas inconnu dans le paysage politique bruxellois : Eléonore Simonet. La fille cadette de l’ancien bourgmestre d’Anderlecht et ancien ministre-Président du Gouvernement bruxellois, feu Jacques Simonet (MR) se présente, pour la première fois, aux élections et tout porte à croire qu’elle ne fera pas de la figuration, même si elle pointe à la 71ème place sur la liste du MR pour le scrutin régional à Bruxelles. Elle a hérité du sens de la répartie, teinté d’un brin d’humour, de son père dont le brillant avenir a été brutalement arrêté par son décès inopiné le 14 juin 2007 à l’âge de 43 ans des suites d’une embolie pulmonaire. « Je n’ai pas beaucoup connu mon père, parce que j’avais 9 ans quand il est décédé, mais je suis fière d’être sa fille et des actions qu’il a menées. Il se battait pour sa commune, sa ville et allait faire du porte-à-porte. C’était un homme de terrain, un passionné de l’action politique. Ses combats sont toujours d’actualité », précise la jeune avocate, spécialisée en droit des sociétés. Elle travaille dans un cabinet bruxellois.
Une candidate qui a du répondant
Même si elle n’a pas totalement délaissé ses dossiers, son quotidien est aujourd’hui principalement rythmé par la campagne électorale. Et elle a du répondant. Elle l’a démontré récemment en répondant du tac au tac, par tweets interposés, à la ministre fédérale du Climat, de l’Environnement et du Développement durable, Zakia Khattabi (Ecolo). Campagne électorale oblige, cette dernière avait posé, début mai, sur le réseau X (ex-Twitter) un message accompagnant un tableau affichant les 7 ministres-Présidents successifs de la Région bruxelloise. Ces derniers sont représentés par des émoticônes d’hommes âgés avec leurs noms de familles en bleu pour les libéraux et en rouge pour les socialistes.
Depuis 24 heures, on m’envoie cette communication d’@Ecolo qui tente de dénigrer mon père.
J’ai longuement hésité à répondre, mais si je fais de la politique, c’est aussi pour défendre son héritage.
Non Madame @KhattabiZakia, mon père n’était pas un vieillard, il n’a jamais… https://t.co/ncpAp6BDfq pic.twitter.com/W4v4tDXC40
— Eléonore Simonet (@EleSimonet) May 3, 2024
Le message de la ministre écologiste et tête de liste aux élections régionales à Bruxelles appelle à un changement. Parmi les ministres-Présidents figure évidemment feu Jacques Simonet. Eléonore Simonet, du haut de ses 26 ans, n’a pas hésité à répondre à la ministre Khattabi (48 ans). « Depuis 24 heures, on m’envoie cette communication d’Ecolo qui tente de dénigrer mon père. J’ai longuement hésité à répondre, mais si je fais de la politique, c’est aussi pour défendre son héritage. Non Madame Khattabi, mon père n’était pas un vieillard, il n’a jamais eu la chance de l’être. Pas même d’avoir votre âge. Il avait 35 ans quand il est devenu MP (ministre-Président, ndlr), soit 13 ans de moins que vous. (…) », a-t-elle rétorqué, accompagnant son message de sa vidéo de campagne dans laquelle elle fait sa profession de foi politique. On sent l’ancienne étudiante de Saint-Louis (pour son baccalauréat) et de l’UCL (pour son master en droit) passionnée par l’action publique.
Adepte du libéralisme social
Eléonore Simonet se présente comme une adepte du libéralisme social. « J’ai été biberonnée aux valeurs libérales depuis mon enfance, mais je me suis forgée ma propre opinion en me baladant dans Bruxelles et en discutant avec plusieurs personnes. J’ai un profond attachement au principe du libéralisme individuel, de la responsabilité personnelle, mais l’Etat doit être présent pour accompagner les individus en cas de coups durs », explique-t-elle. On attendait son grand-frère Henri Simonet (32 ans), mais celui-ci poursuit une carrière d’avocat à New York. C’est la cadette de la famille qui reprend le flambeau de la politique.
Je ne voulais pas rester sur mon canapé et pester sur la politique qui est menée au niveau communal et au niveau de la région bruxelloise.
Même si elle est née à Liège (parce que sa mère est une Liégeoise), Eléonore Simonet a Bruxelles chevillée au corps. Elle vit dans la capitale européenne depuis sa tendre enfance, d’abord à Anderlecht où elle a passé ses 15 premières années, ensuite à Woluwe-Saint-Lambert où elle a élu domicile depuis 11 ans.
C’est d’ailleurs dans la localité woluwéenne qu’elle est allée frapper, il y a 4 ans, à la porte de la section du MR pour s’affilier et démarrer une action politique. « Je ne voulais pas rester sur mon canapé et pester sur la politique qui est menée au niveau communal et au niveau de la région bruxelloise. Il faut un renouveau et c’est la raison pour laquelle je me présente aux élections. Certains peuvent me reprocher mon inexpérience, mais ma jeunesse ne m’empêche pas de vouloir contribuer à un projet », poursuit Eléonore Simonet. Elle adore faire du tractage, mais elle mise aussi sur les réseaux sociaux pour booster sa campagne électorale.
Lutte contre l’insécurité
Grande utilisatrice des transports en commun à Bruxelles et bien au fait des réalités de la capitale, la candidate libérale se positionne sur des sujets comme la mobilité, la sécurité et la réinsertion des chômeurs. « On ne peut pas vraiment dire que sur ces sujets, la situation a vraiment évolué depuis 20 ans. Bruxelles devient un far west avec des fusillades et des trafics de drogue qui se développent. On ne peut pas dire que la mobilité a évolué positivement avec le plan Good Move qui est un échec. La réinsertion des chômeurs n’est pas vraiment un succès non plus », observe la jeune candidate au débit fluide et rapide.
On ne peut pas dire que la mobilité a évolué positivement avec le plan Good Move qui est un échec.
En matière de sécurité, elle plaide pour davantage de contrôle pour dissuader les trafiquants et lutter contre la délinquance des jeunes. En matière de mobilité, elle milite pour davantage de concertation avec les citoyens pour éviter les couacs du plan Good Move. La création de parkings de dissuasion aux abords de la ville couplée à une bonne connexion avec les transports publics permettrait de désengorger la capitale. Elle estime que la Stib devrait augmenter ses patrouilles afin de renforcer la sécurité dans les stations, ce qui permettra d’attirer plus de navetteurs dans les transports en commun à Bruxelles. D’après Eléonore Simonet, il faudrait orienter les chômeurs vers des formations liées aux métiers en pénurie pour accroître leurs chances de trouver du travail. Elle suggère qu’Actiris organise des actions en partenariat avec les entreprises afin de mieux répondre à leur besoin en termes de main-d’œuvre.
Malgré sa place 71ème place sur la liste régionale à Bruxelles (juste devant Vincent De Wolf qui pousse la liste), Eléonore Simonet compte réaliser un bon score pour montrer qu’une bonne campagne peut contribuer à attirer un maximum de voix sur son nom. Après les régionales, elle enchaînera avec la campagne pour les élections communales du 13 octobre.