EDITO

Rendre les tests PCR gratuits pour les citoyens

AFP

Dans le combat pour lutter contre la propagation du Covid-19, il y a, certes, la vaccination, mais il y a aussi les tests PCR qui permettent de savoir si une personne est porteuse du virus ou si elle en est exempte. Certes, la vaccination semble s’accélérer et les paramètres d’évaluation de la pandémie semblent indiquent une amélioration sur le front sanitaire (contaminations en baisse, diminution des malades en soins intensifs, etc.).

L’Europe se doit donc d’harmoniser une gratuité en son sein pour éviter de créer une discrimination entre les citoyens.

Or, le virus est loin d’être éradiqué et la prudence reste de mise. S’il faut continuer à respecter les gestes barrières, une des questions qui se posent aujourd’hui, et non des moindres, est de savoir s’il faut rendre les tests PCR gratuits. Sans détour, oui. Et les autorités européennes et nationales feraient mieux d’accorder leurs violons en la matière pour éviter de créer une cacophonie qui compliquerait la vie des citoyens, éprouvés par une vie sous cloche depuis plus d’un an.

Aujourd’hui, le prix d’un test PCR varie de 40 euros à 150 euros en Belgique. Il peut monter à 200 euros en Finlande et à 300 euros en Suède. Il risque de ne pas être à la portée de toutes les bourses, surtout pour certaines familles qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts. Il serait difficilement compréhensible qu’après avoir octroyé des aides de toutes sortes pour soutenir les entreprises, les autorités publiques ne prennent pas en charge le prix des tests PCR. Surtout si ce test doit être un des éléments du futur certificat européen, le sésame pour voyager.

Des pays comme la France ont introduit la gratuité des tests PCR pour les touristes arrivant dans l’Hexagone donnant un coup de pouce salutaire au secteur du tourisme. L’Europe se doit donc d’harmoniser une gratuité en son sein pour éviter de créer une discrimination entre les citoyens. Elle ferait d’une pierre, deux coups, puisqu’en rendant les tests PCR gratuits, elle favoriserait aussi l’adhésion des citoyens à son certificat vert. Paradoxe de la situation : à l’heure où le prix des billets d’avion est aujourd’hui très démocratique et que le secteur aérien a besoin de voyageurs pour retrouver la forme, imposer aux citoyens de supporter encore le prix des tests PCR augmenterait drastiquement le coût des voyages en avion. Et à cette allure, les avions risquent d’être vides. Le tourisme risque, par ricochet d’en pâtir, alors que c’est un pan non négligeable de l’économie européenne.

Un autre effet négatif, si les tests ne sont pas gratuits, sera de voir se développer des fraudes au test PCR, ce qui serait dommageable après autant d’efforts consentis pour lutter contre le virus assassin. Il faut donc que le bon sens et le pragmatisme l’emportent pour apaiser l’inquiétude des citoyens dont l’envie de voyager est aujourd’hui très forte.