Conjoncture

Le Covid-19 a accéléré la transition numérique dans les PME wallonnes


D’après une étude du groupe Sage, spécialisé dans les solutions numériques de comptabilité et de gestion d’entreprise, 38,9% des PME wallonnes assurent que la crise sanitaire a accéléré la transition numérique chez elles contre 25% en Flandre. 30% sont inquiètes sur la pérennité de leur activité contre près de 11% en Flandre. Au niveau belge, une entre sur 5 redoute une faillite. Le directeur général de la filiale Belux plaide pour un phasing out adapté des aides publiques aux secteurs.

Groupe spécialisé dans les solutions numériques de comptabilité et de gestion d’entreprise, Sage a pris le pouls des PME belges et luxembourgeoises pour évaluer l’impact de la crise du Covid-19 sur leurs activités et leur santé financière. Et le moins qu’on puisse écrire est que les entreprises ont vraiment senti la crise passer. Le sondage a été réalisé par le bureau d’études de marché, DayOne, auprès de 500 PME dans les deux pays. Concrètement, une entreprise sur 5 redoute la faillite suite à la crise sanitaire. « Le premier constat est que les entreprises belges sont préoccupées par leur santé financière. Certes, 21,2% des entreprises belges craignent une faillite, mais 58,4% répondent non à la question de savoir si elles craignent la faillite », nous a exposé le Français Guillaume Hoffmann, directeur général de Sage Belux.

Le chiffre d’affaires a diminué d’au moins 50% pour 25,1% des PME wallonnes

Six entreprises sur dix ont enregistré une diminution de leur chiffre d’affaires en raison de la crise sanitaire, dont 19% ont vu leurs recettes baisser de plus de 10%. Près de 26% des sondées disent avoir enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires de plus de 50% ! Sage Belux s’est intéressé à l’état de santé des PME belges en fonction des régions. Et elles sont plus inquiètes en Wallonie qu’en Flandre. Ainsi, le chiffre d’affaires a diminué d’au moins 50% pour 25,1% des PME wallonnes pour 22,1% des sondées en Flandre. 26,6% d’entre elles craignent la faillite dans le sud du pays contre 17,6% dans le nord du pays (14,6% à Bruxelles).

Retards de paiement

D’après Guillaume Hoffman, dans le contexte économico-sanitaire difficile, les entreprises se sont tournées vers la transformation digitale. Et le constat est le suivant : plus elles sont inquiètes pour leur avenir, plus elles empoignent la transition numérique : 38,9% des PME wallonnes révèlent que la crise du Covid-19 a accéléré leur transition numérique contre 25,1% en Flandre. « Globalement, on peut dire que la digitalisation apparaît comme l’un des moyens pour lutter contre la crise. Elle permet non seulement de rebondir, mais aussi d’aller conquérir de nouveaux marchés », analyse Guillaume Hoffmann.

La digitalisation s’est concrétisée dans trois domaines. Par ordre de priorité, la création d’un site Internet arrive en première position dans le but de renforcer la visibilité de l’entreprise et de capter une nouvelle clientèle, mais aussi pour améliorer sa réputation sur les réseaux sociaux. Ensuite viennent la mise en place d’outils de collaboration pour permettre aux équipes de travailler efficacement malgré le travail en distanciel, puis le recours à des outils de gestion (permet d’engranger des gains de temps notamment).

D’après l’enquête de Sage, une entreprise sondée sur quatre a connu des retards de paiement de la part de ses clients. Parmi ces derniers, 91 % étaient des retards de plus de 30 jours et 55 % de plus de 60 jours. Environ 38 % des entreprises sondées ont elles-mêmes payé des factures avec du retard. Une entreprise belge sur deux a dû demander un report de paiement d’au moins 30 jours à ses fournisseurs.

En raison de la crise, Sage est devenu plus qu’un comptable pour les entreprises. Il assure le lien entre les entreprises et les autorités publiques, notamment pour les aides liées au Covid-19. Et dans ce rôle, il recommande aux autorités de ne pas mettre fin tout de suite aux soutiens financiers des entreprises, mais plutôt d’adapter la vitesse de sortie en fonction des secteurs. Le but est de les garder le plus longtemps possible pour les secteurs les plus touchés (Horeca, événementiel).