EDITO

Inondations meurtrières en Wallonie : que fait la Justice ?

bePress Photo Agency / BOURGUET

Un peu plus d’une semaine après les inondations qui ont endeuillé la Belgique et principalement la Wallonie, beaucoup de questions demeurent sans interrogations. Existaient-ils des plans de gestion des risques d’inondations en Wallonie? Les mesures prévues dans ces cas ont-elles été suivies ? Quid de la gestion des barrages ? Les gestionnaires de celui d’Eupen ont-ils réagi à temps ? Les alertes ont-elles été envoyées à temps ? Etaient-elles vraiment précises ? Etc. Il faudra apporter des réponses circonstanciées à ce catalogue de questions.

On a vu la Justice se mettre en branle d’initiative pour des dossiers moins dramatiques que ça

Il faudra tirer les leçons pour qu’un tel drame dont le bilan provisoire est de 36 morts ne puisse se reproduire. Même si on ne peut pas lutter contre le déchainement de la nature, on peut prendre des dispositions pour tenter d’en limiter les dégâts. Face à des dommages matériels qui vont se chiffrer en centaines de millions d’euros et des vies humaines arrachées par les eaux déchainées (aucune indemnisation ne pourra compenser la perte d’un être cher parti brutalement), on peut se demander ce que fait la Justice, notamment en ce qui concerne le dossier de la gestion du barrage d’Eupen lors des inondations meurtrières. On l’a vue se mettre en branle d’initiative pour des dossiers moins dramatiques que ça. Que font les parquets de Verviers et de Liège ? Pourquoi n’ont-t-ils pas déjà saisi un juge d’instruction pour lancer les investigations afin de prendre possessions de tous les éléments pouvant servir à faire la lumière sur ce drame et à identifier des responsabilités éventuelles ?

Il faudra voir si, à l’issue des enquêtes que la Justice ne doit absolument pas tarder à lancer, il ne faudra pas rajouter des infractions comme une non-assistance à personnes en danger ou encore un défaut de prévoyance ayant entraîné la mort. Il faudra aussi voir s’il y a des responsabilités politiques à tirer.

Pour l’instant, il est toujours question de parer aux urgences concernant les opérations d’aide, de déblaiements et de relogement des sinistrés. Certains pleurent leurs proches décédé(e)s dans la catastrophe, d’autres sont animés (à juste titre) par un sentiment mélangé de fatalisme, de résignation et de colère face à la destruction en quelques minutes des fruits du travail de toute une vie. Des compagnies et des courtiers d’assurance sont à pied d’œuvre pour assister efficacement les sinistrés et les aider à bien préparer les dossiers d’indemnisation. Un grand coup de chapeau pour tous ceux qui ont apporté bénévolement leur aide aux sinistrés et on ne les remerciera jamais assez. Sans oublier l’assistance psychologique apportée par des professionnels.

Il faut se garder de tirer de quelconques conclusions hâtives mais pour ce faire une enquête impartiale doit vite être lancée. Dans l’attente de l’issue des conclusions des investigations judiciaires, les victimes doivent continuer à bénéficier d’un soutien moral et  financier indéfectible.