DEVELOPPEMENT DURABLE

Et si l’Europe produisait 100 % du soja qu’elle consomme?

L’importation du soja nécessaire pour nourrir le bétail est une cause majeure de déforestation. Cependant, selon une étude publiée par des scientifiques de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et l’institut AgroParisTech, dans la revue Nature food, le 7 avril, l’Europe serait capable de produire elle-même tout le soja dont elle a besoin et devenir ainsi autosuffisante en la matière. Si elle s’en donnait les moyens.

En 2016, 5 millions d’hectares de surfaces agricoles étaient consacrées à la culture du soja, en Europe. « Actuellement, l’Europe importe près de 90 % du soja qu’elle consomme, en provenance des États-Unis et du Brésil pour la majorité, et destiné essentiellement à l’alimentation animale », rappellent l’Inrae et AgroParisTech. « Ces importations sont une cause majeure de la déforestation en Amérique du Sud : des écosystèmes précieux sont détruits pour être remplacés par d’immenses cultures de soja. »

Le Benelux, le nord de la France, l’Allemagne ou le Danemark pourraient bénéficier du changement climatique

Rapatrier le soja sur le continent

Le soja est une plante de la famille des légumineuses, riche en protéines. Elle est en partie utilisée pour l’alimentation humaine (les graines sont transformées en huile, en lait, en tofu…), mais surtout dans l’alimentation animalière.  Quelques pays européens produisent déjà du soja sur leur territoire, comme l’Italie, la France (dans le Sud-Ouest et le Nord-Est notamment), la Roumanie ou encore la Croatie. Mais c’est bien trop peu.

Comment rapatrier la production de soja ? « L’Europe peut atteindre une autosuffisance de 50 à 100 %, si 4 à 11 % des terres cultivées européennes étaient consacrées au soja » – contre 1,7 % aujourd’hui – révèlent l’Inrae et AgroParisTech. Il faudrait ainsi augmenter les surfaces de cultures d’un facteur 2 à 3 pour une autosuffisance à 50 % et d’un facteur 5 à 6 pour une autosuffisance à 100 %. Dans cette étude, les chercheurs ne se sont intéressés qu’à la production de soja conventionnel, pas à la culture de soja bio.

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