Scandale au Parlement wallon : la confiance n’exclut pas le contrôle
Journaliste – Rédacteur en chef.
Les nouvelles révélations de nos confrères du « Soir » dans l’affaire du greffier du Parlement wallon, Frédéric Janssens (étiqueté MR), et son onde de choc qui éclabousse le président de l’hémicycle régional, Jean-Claude Marcourt (PS) démontre au grand jour que la « gestion en bon père de famille » des deniers publics n’est qu’une vaine phrase pour certains responsables politiques. On découvre aujourd’hui qu’à l’heure où les Wallonnes et les Wallons sont asphyxiés par des factures d’énergie qui explosent et un pouvoir d’achat en berne, des responsables politiques ne regardaient pas trop aux dépenses tant que c’est de l’argent public, l’argent des citoyens, celui de nos impôts. Il est question de billets d’avion en classe business à 4.200 euros, alors qu’il y en avait pour 5 fois moins cher, des nuitées d’hôtels à plus de 500 euros dans des palaces et d’autres coûteuses escapades dont l’utilité était relative, etc.
Les réponses de députés y compris de leur président, soutenant la main sur le cœur, qu’ils ignoraient tout de ce que le greffier Frédéric Janssens faisait risquent de ne pas passer auprès de la population.
Interrogé jeudi 9 décembre sur le plateau de la RTBF, le président du PS, Paul Magnette parlait de « responsabilités collectives », soutenant que le président du Parlement wallon, « Jean-Claude Marcourt n’a commis aucune faute personnelle » et que le greffier « a abusé de la confiance qu’on lui avait donnée ». N’est-ce pas un peu trop facile de charger aujourd’hui uniquement le greffier, car comme le dit l’adage, la confiance n’exclut pas le contrôle. Les réponses de députés y compris de leur président, soutenant la main sur le cœur, qu’ils ignoraient tout de ce que le greffier Frédéric Janssens faisait risquent de ne pas passer auprès de la population.
Si la presse n’avait pas fait son travail en révélant les coûts exorbitants de travaux ou encore les dépenses de luxe du greffier et du président du Parlement régional, la population n’aurait donc rien su et ce train de vie dispendieux sur le dos des citoyens aurait continué comme si de rien n’était. Il a fallu ces révélations de la presse pour que le président du PS, Paul Magnette, plaide pour des règles plus strictes pour encadrer les dépenses dans la vie politique. Il est dommage que ces vœux n’arrivent souvent qu’a postériori et que malgré les affaires qui ont ébranlé la classe politique ces dernières années, certains comportements qui choquent la morale soient toujours d’actualité. Certes, le PS n’est pas seul impliqué dans le scandale au Parlement wallon, car les autres partis (PS, MR, Ecolo, Les Engagés) y ont aussi leur responsabilité d’une manière ou d’une autre.
Si la presse n’avait pas fait son travail en révélant les coûts exorbitants de travaux ou encore les dépenses de luxe du greffier et du président du Parlement régional, la population n’aurait donc rien su.
Ces révélations ne vont pas redorer le blason du politique auprès des électeurs, elles ne feront qu’entamer encore un peu plus la confiance déjà abîmée de ces derniers en leurs représentants même s’il faut reconnaître qu’il y a des responsables politiques soucieux de l’intérêt public et d’une gestion responsable et raisonnable de l’argent public. Ils ne sont pas tous pourris ! Il ne faut pas non plus tirer sur le messager qu’est la presse, même s’il s’en trouvera parmi ceux qui sont épinglés et leurs soutiens pour fustiger les journalistes.
Mais toujours est-il qu’il faut profiter de l’occasion pour faire le ménage afin de renouer les fils de la confiance avec le citoyen.