EDITO

Otage Olivier Vandecasteele en Iran : valider rapidement le transfèrement

Le travailleur humanitaire belge, Olivier Vandecasteele, est l'otage des Mollahs en Iran. depuis février 2022. AFP

Le sort du Belge Olivier Vandecasteele, emprisonné en Iran depuis le 22 février 2022 mobilise en Belgique. On ne peut qu’être indigné et révolté devant l’attitude des autorités iraniennes qui, sans scrupules, ont récemment condamné notre compatriote à 40 ans de prison et à 74 coups de fouet. Quel châtiment barbare avec une accusation grotesque d’espionnage dont tout le monde, à commencer d’abord par ceux qui l’ont condamné, sait qu’elle est fallacieuse et probablement sans fondement et sans de réelles preuves solides pour soutenir les reproches faits au travailleur humanitaire belge. Ce serait d’ailleurs bien que les autorités iraniennes mettent ces preuves sur la place publique pour tenter de justifier ce traitement inhumain et indigne.

Olivier Vandecasteele n’est pas un prisonnier, mais un otage, dont l’Iran veut se servir comme monnaie d’échange pour obtenir quelque chose de la Belgique.

En attendant, depuis le 22 février, Olivier Vandecasteele croupit dans une minuscule cellule dans des conditions qui ne respectent en rien la charte internationale des droits de l’homme. De quelle défense a-t-il bénéficié lors de son procès ? Sa condamnation a-t-elle été prononcée par une autorité judiciaire réellement indépendante ? De quelle assistance bénéficie-t-il depuis son arrestation ? Au regard de ces éléments, le Belge est donc un otage, et non pas un prisonnier, dont l’Iran veut se servir comme monnaie d’échange pour obtenir quelque chose de la Belgique, soit le retour de son diplomate Assadollah Assadi, qui, lui, est condamné en Belgique par une Cour de justice indépendante, pour des faits graves de terrorisme.

La mobilisation que suscite le cas d’Olivier Vandecasteele est largement justifiée. Car non seulement elle confronte notre respect de la démocratie et des dispositions de la Charte des droits de l’homme, mais elle vise aussi à sortir un innocent des geôles d’un régime dictatorial, de plus en plus contesté par sa population et qui fait preuve d’une répression barbare et sanglante. Notre solidarité avec les contestataires du régime des Mollah en Iran doit être forte et sans faille. Il nous faut joindre nos voix à celles de ceux et celles qui dénoncent ce régime iranien qui opprime aveuglément son peuple qui n’aspire qu’à vivre en toute liberté, sans se voir imposer des préceptes d’un autre temps. Mais l’occident ne doit pas non plus se comporter en donneur de leçons  et adopter une attitude paternaliste.

Les pays européens qui ont des ressortissants dans le même cas que le travailleur humanitaire belge en Iran doivent travailler de concert.

La libération d’Olivier Vandecasteele est une sérieuse épreuve pour la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib (MR), mais également pour tout le Gouvernement fédéral dans son ensemble. Il faut faire en sorte que le traité de transfèrement devant mener à l’échange d’un prisonnier contre un otage soit appliqué. Il faut hâter le pas. Et il convient que les pays européens qui ont des ressortissants dans le même cas que notre compatriote belge travaillent de concert. Pour la Belgique, elle doit renvoyer Assadollah Assadi dans son pays et, même s’il y a de fortes chances qu’il ne soit pas astreint à un régime d’un repris de justice, au moins notre pays aura contribué à ramener un innocent auprès de sa famille. Mais il faut continuer à soutenir les manifestants iraniens et prendre les dispositions de sécurité nécessaires pour éviter que des individus comme Assadollah Assadi ne viennent porter des coups à la démocratie en Occident.