INTERNATIONAL

Face aux Etats-Unis, l’Iran persévère dans sa diplomatie des otages

La politique d'échange des otages détenu en Iran se poursuit de la part du régime. Après l'exemple d'Olivier Vandecasteele, ce sont les Etats-Unis qui sont visés.

Quand une politique a fait ses preuves, pourquoi la changer ? La réaction de la Belgique lors de la prise d’orages d’Olivier Vandecasteele, finalement échangé contre le diplomate-terroriste Assadolah Assadi a été bien comprise à Téhéran qui poursuit donc avec enthousiasme sa « diplomatie des otages ». Il faut dire que le régime des Mollahs conserve, dans ses prisons, un stock de dizaines de détenus occidentaux ou double-nationaux qui lui permet de faire chanter n’importe quel pays. Aujourd’hui, ce sont les Etats-Unis qui se trouvent sur la ligne de front….

Le régime iranien a identifié, cette semaine, les cinq prisonniers qu'il espère voir libérés aux États-Unis en échange de cinq irano-américains actuellement détenus à Téhéran (mais aussi de quelques milliards de dollars d'actifs détenus par la Corée du Sud). La déclaration de la mission iranienne auprès des Nations unies à New York intervient alors que l'administration Biden a accordé une dérogation générale aux banques internationales pour qu'elles puissent transférer 6 milliards de dollars d'argent iranien gelé de la Corée du Sud au Qatar (où Téhéran, qui entretient d’excellentes relations avec l’émirat, pourra les récupérer) sans craindre les sanctions américaines.

Les mesures prises par Téhéran et Washington semblent indiquer que l'échange de prisonniers est désormais proche, car l'argent détenu en won sud-coréens a été converti en euros et transféré à Doha  où l'Iran pourra l'utiliser librement, officiellement « à des fins humanitaires ».

Un « lobbyiste » et quatre agents impliqués dans des exportations illégales

Ali Karimi Magham, porte-parole de la mission iranienne, a confirmé la liste des prisonniers que Téhéran souhaite voir libérés. Les cinq personnes concernées sont Kaveh Lotfolah Afrasiabi, accusé en 2021 de ne pas s'être enregistré en tant « qu'agent étranger » alors qu'il faisait du lobbying auprès de responsables américains sur des questions telles que la politique nucléaire.
Mais aussi Mehrdad Ansari, condamné à 63 mois de prison en 2021 pour avoir obtenu du matériel pouvant être utilisé dans des missiles, des armes électroniques, des armes nucléaires et d'autres équipements militaires, Amin Hasanzadeh, un résident permanent des États-Unis que les procureurs ont accusé en 2019 d'avoir volé des plans d'ingénierie à son employeur pour les envoyer en Iran.

On trouve encore, dans cet obscur aéropage Reza Sarhangpour Kafrani, accusé en 2021 d'avoir exporté illégalement du matériel de laboratoire vers l'Iran et Kambiz Attar Kashani, un Irano-américain condamné en février à 30 mois de prison pour avoir acheté « du matériel électronique et des logiciels américains sophistiqués et de haut niveau » par l'intermédiaire de sociétés écrans aux Émirats arabes unis.

Des membres des Gardiens de la révolution

Aucun de ces hommes n’a commis de crime aussi graves que ceux pour lesquels Assadi avait été condamné à 20 ans de prison par un tribunal d’Anvers (pour rappel il avait été prouvé qu’il avait organisé un attentat qui devait frapper un rassemblement de l’opposition iranienne à Villepinte, près de Paris, et qui aurait fait des dizaines de morts). Mais tous sont des rouages importants des manœuvres illégales du régime à l’étranger.

Les républicains américains ont critiqué la possibilité d'un échange (...)

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