Politique

Sénégal : finalement l’élection présidentielle se tiendra le 24 mars !


L’actualité politique au Sénégal a connu plusieurs rebondissements le 6 mars. Au moment où la présidence de la république communiquait la date de l’élection présidentielle pour le 24 mars, le Conseil constitutionnel informait les candidats qu’elle avait, de son côté, arrêté la date du 31 mars pour le scrutin présidentiel avant de se ranger derrière celle du président.  La conséquence de cette décision qui satisfait finalement le Conseil constitutionnel est que les candidats ne disposent pas de beaucoup de jours pour faire campagne…

Finalement la campagne électorale a démarré le dimanche 10 mars 2024 à partir de minuit heure locale. Tout est allé rapidement quant au choix de la date de l’élection présidentielle pour le 24 mars prochain. En effet, suite au recours introduits par les 16 candidats de l’opposition, le Conseil constitutionnel avait choisi la date du 31 mars en rejetant celle du 2 juin proposé lors du dialogue convoqué fin février dernier.

12 jours de campagne au lieu de 20 jours

Selon le Conseil constitutionnel, l’élection présidentielle doit se tenir avant la fin du mandat prévu le 2 avril. Dans foulée, le Président de la république, Macky Sall, via un communiqué lu à la télé, informait les Sénégalais de la tenue du scrutin présidentiel le 24 mars et signait en même temps, le décret convoquant le corps électoral. Ce fut alors l’imbroglio total. Car le lendemain, jeudi 6 mars, le Conseil constitutionnel sortit lui aussi un communiqué pour indiquer qu’il se rangeait derrière la date proposée par le président.

Cette situation inédite est surtout due  à l’annulation de l’élection qui devait se tenir le 25 février dernier. Le choix du 24 mars de manière précipitée a surpris les Sénégalais et a eu des conséquences quant à la durée normale de la campagne électorale. Car au lieu de disposer de 20 jours avant le scrutin conformément à la loi, les candidats vont se retrouver avec seulement 12 jours. Le 8 mars, journée internationale des droits de la femme, les 19 candidats étaient à la télévision nationale pour enregistrer leur déclaration d’ouverture de campagne.

Une loi d’amnistie inopportune !

Durant cette journée du mercredi 6 mars, l’Assemblée nationale se réunissait en plénière pour voter une loi d’amnistie concernant les faits d’infraction criminelle ou correctionnelle liés aux manifestations politiques entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024. Malgré l’opposition de l’écrasante majorité des Sénégalais, elle est votée par 94 députés contre 49. Cette loi d’amnistie est jugée par plusieurs observateurs comme inopportune, car elle empêchera de faire la lumière sur les nombreux morts et d’obtenir justice. Par ailleurs, les destructions de biens publics et privés, les incendies criminels (université de Dakar) restent, pour le moment, impunis.

Au-delà des programmes politiques, les Sénégalais s’attendent à ce que cette loi soit abrogée avec le changement de régime. La mort de plus de 60 personnes liées aux manifestations politiques entre 2021 et 2024 ne doit pas être vaine.  Surtout le décès de 4 jeunes en février dernier suite à l’annulation de l’élection présidentielle du 25 février par le président Macky Sall alors qu’il n’est pas candidat. Les auteurs des crimes, des incendies criminels et des destructions de biens publics et privés doivent être poursuivis. Une indemnisation doit être accordée aux victimes.

Les premières attentent des populations

L’analyse des programmes politiques des différents candidats montrent qu’à quelques exceptions près, ils proposent tous la même chose. Cependant le problème ne se trouve pas là, mais dans le respect de ceux-ci. L’expérience a montré que l’exécution stricte de ces programmes a toujours fait défaut.

Cette fois, les Sénégalais veulent un changement radical et une vraie rupture de la part du futur président. Ils attendent de lui la consolidation des acquis démocratiques. Pour eux, les priorités restent la réduction du train vie de l’Etat, la suppression d’institutions inutiles et budgétivores, la baisse des prix des denrées de première nécessité, la fin des spoliations foncières, le développement du secteur de l’éducation et de la santé, l’annulation des accords inégaux avec des puissances étrangères, la question de l’emploi des jeunes… Tout ceci passe d’abord par un audit de la gestion du régime précèdent sans calculs politiques.

Serigne Saliou Leye
Professeur d’histoire et géographie au Sénégal
Diplômé en Justices Transitionnelles (Université Catholique de Louvain/Université Libre de Bruxelles)


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