INTERNATIONAL

Tensions maximales entre Paris et Alger autour du dossier des influenceurs

L'influenceur Doualemn.  Capture Tik Tok

Alors que les enquêtes sur les « influenceurs » algériens qui menacent la France ou des opposants au régime en place à Alger se multiplient, le dossier s’est encore alourdi, jeudi soir. « Doualemn », un influenceur qui avait été expulsé en urgence vers son pays d’origine a été refoulé à son arrivée et réembarqué à bord d’un appareil qui s’est posé dans la soirée à Roissy-Charles-de-Gaulle. Une action qui intervient alors que les autorités françaises tentent, en vain, d’obtenir la libération de l’écrivain Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre dernier pour « atteinte à l’unité nationale ».  Les tensions sont désormais maximales entre la France et l’Algérie.

C’était une « expulsion express », mais, jeudi 9 janvier 2025, elle a tourné au fiasco pour Paris. « Doualemn » avait été interpellé dimanche soir à Montpellier après que le maire, Michaël Delafosse (PS) et le préfet de l’Hérault l’aient signalé au Parquet. Leur attention avait été attirée sur cet individu par un activiste de l’opposition algérienne vivant en France, Chawki Benzehra, qui l’accusait de menaces de morts.

Appels au meurtre, apologie de la torture et antisémitisme

L’enquête a rapidement révélé que Doualemn, âgé de 59 ans et suivi par près de 140 000 personnes sur TikTok, publiait régulièrement des messages (en langue arabe) appelant à s’en prendre aux opposants au régime algérien. Ces messages contenaient, le plus souvent, des « appels au meurtre », des propos faisant « l’apologie de la torture » et des déclarations antisémites.

Plusieurs autres influenceurs algériens, se trouvent actuellement dans le viseur de la police française pour des propos identiques.

Après sa garde à vue, le ministère de l’Intérieur avait décidé de lui retirer son titre de séjour, de le placer dans un Centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes, puis de l’expulser par décision administrative sans passer par la case « justice ». Embarqué jeudi matin à destination d’Alger, il y arrivait dans l’après-midi mais les autorités lui refusaient l’entrée dans son pays et le réembarquaient sur un vol vers Paris. L’avion le ramenant se posait en soirée à Roissy, où il était à immédiatement interpellé et interné, à nouveau, dans un CRA, cette fois au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne).

Un cas qui est loin d’être isolé

Le cas de Doualemn est loin d’être isolé. Deux autres « influenceurs » ont été inculpés, ces derniers jours, pour des faits similaires. Le premier, « Zazou Youcef », en séjour illégal et frappé d’une « Obligation de quitter le territoire français » (OQTF), avait appelé, sur son compte TikTok (400 000 abonnés) à « tuer » des opposants au président algérien Abdelmajid Tebboune. Il avait été arrêté à Brest, le 3 janvier 2025 et est actuellement en attente de son procès. Il avait déjà été condamné, en décembre 2024, à 12 mois d’emprisonnement pour avoir participé aux émeutes de 2023.

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