La grève se poursuit et risque de se durcir chez bpost : le mécontentement monte aussi en Flandre

Journaliste – Rédacteur en chef.
Les sorties médiatiques de Chris Peeters et son absence autour de la table de négociation mécontentent les travailleurs de bpost. bePress Photo Agency / BOURGUET Selon nos informations, la proposition d’accord faite par la direction de bpost a été rejetée par les affiliés des trois syndicats (CGSP, CSC-Transcom, SLFP Postes). Les affiliés jugent insuffisantes les adaptations proposées. Secrétaire général de la CGSP-Poste, Thierry Tasset indique le mouvement va se poursuivre et devrait se durcir dans la mesure où les travailleurs se croiseront effectivement les bras. Pour éviter les amendes, il n’y aura plus de blocages des centres de tri, mais « de vrais grévistes. M. Peeters va savoir ce qu’est la solidarité entre les travailleurs de bpost », nous a confié Thierry Tasset. Les sorties du CEO de bpost, Chris Peeters dans les médias semblent énerver les travailleurs, d’après le président de la SLFP Postes, Luc Tegethoff. Son absence autour de la table de négociation aussi ne passe pas chez le personnel.
Ce n’est pas encore la fumée blanche chez bpost. Ce n’est pas encore la fumée blanche chez bpost. A l’issue de plusieurs heures de négociations ce vendredi 14 février, la direction du groupe postal a soumis un projet d’accord aux représentants des travailleurs qui se sont engagés à le présenter positivement aux affiliés. Mais selon nos informations, le texte a été rejeté par la base. « Nous avons promis de présenter positivement l’accord et c’est ce que nous avons fait, mais les affiliés sont assez grands pour savoir qu’il n’y avait pas d’avancées sur la table. Tant chez nous à la CGSP, que chez nos collègues de la CSC-Transcom et à la SLFP, la réponse est négative », nous a confié Thierry Tasset, secrétaire général de la CGSP-Poste.
Nous avons promis de présenter positivement l’accord et c’est ce que nous avons fait. Mais tant chez nous à la CGSP, que chez nos collègues de la CSC-Transcom et à la SLFP, la réponse est négative.
Durcissement du mouvement
Il s’est refusé à donner les détails des propositions de la direction, mais il assure que le mouvement va se poursuivre et devrait d’ailleurs se durcir. « M. Peeters va savoir ce qu’est la solidarité chez les postiers. Il n’y aura plus de blocages, mais rien que des grévistes. Je suis disponible pour négocier, mais à condition que la direction change de disque », poursuit Thierry Tasset.
Le son de cloche est le même chez le syndicat libéral. « J’ai présenté les propositions de la direction aux équipes, mais elles ont trouvé que ce n’est pas assez pour reprendre le travail. Elles trouvent que c’est un bon début, mais pas suffisant », renchérit Luc Tegethoff, président de la SLFP Postes. Il chapeaute les deux ailes du syndicat libéral et confirme la différence de vision entre la Wallonie et la Flandre. Mais il assure que le mécontentement est aussi palpable dans le nord du pays. « C’est vrai qu’en Flandre, les postiers disent qu’il faut continuer à travailler en attendant pour ne pas perdre les clients, mais ils sont tout aussi mécontents et le mouvement risque de se durcir », souligne Luc Tegethoff.
J’ai présenté les propositions de la direction aux équipes, mais elles ont trouvé que ce n’est pas assez pour reprendre le travail.
D’après lui, les sorties du CEO de bpost group dans les médias ne rencontrent pas l’assentiment des travailleurs. « Ils sont en colère contre les sorties médiatiques de M. Peeters qui n’arrêtent pas de dire qu’il ne va rien changer à son plan ou que les bureaux de poste sont ouverts à plus de 96%. Ces sorties sont mal perçues. Et puis, le fait qu’il n’est pas autour de la table de négociation ne passe pas », déclare le patron du syndicat libéral.
D’après lui, les syndicats vont retourner voir la direction dès lundi 17 février pour lui apporter la réponse négative de la base. « On doit avancer, parce qu’on perd des clients et le mécontentement monte au sein des équipes », dit-il.
Mécontentement en Flandre aussi
Selon nos informations, la grogne monte très fort au sein du personnel de bpost. Autour de la table de négociation, on retrouve Jos Donvil, patron de bpost Belgium et Nicolas Baise, un consultant du cabinet BCG (Boston consulting group), ce dernier serait désormais incorporé à la direction de bpost.
Contacté par nos soins, nous n’avons pas encore eu de réponse de la part de bpost à l’heure d’écrire ces lignes.
