La voie se dégage pour la formation d’un nouveau gouvernement à Bruxelles - L-Post
LE RETOUR DE DAVID LEISTERH POUR FORMER L'EXECUTIF BRUXELLOIS

La voie se dégage pour la formation d’un nouveau gouvernement à Bruxelles

Les deux informateurs, Christophe De Beukelaer (LEs Engagés) et Elke Van den Brandt (Groen) ont débalyé le terrain pour formateur David Leisterh (MR). BELGA

Les informateurs ont invité sept partis à se prononcer d’ici lundi sur leur participation à un gouvernement à 7 partis (MR, Les Engagés, PS, Groen, Vooruit, VLD et CD&V) pour la Région de Bruxelles-Capitale. La majorité flamande a fini par se faire sans la N-VA, débloquant ainsi la situation chez les Francophones où le PS bruxellois refuse de monter dans un exécutif bruxellois intégrant le parti nationaliste flamand. En cas de feu vert des sept partis, le formateur David Leisterh (MR) devrait remonter en selle pour relancer les négociations afin d’aboutir rapidement à un gouvernement régional de plein exercice à Bruxelles, car le temps presse. Car beaucoup d’initiative sont à l’arrêt piétinent alors que les paramètres budgétaires de la Région de Bruxelles-Capitale se dégradent.

Après trois semaines de mission, les informateurs chargés de déminer le terrain pour la formation du gouvernement à Bruxelles ont rendu ce vendredi 14 mars leurs conclusions. Ils ont invité 7 partis à se prononcer d’ici lundi 17 mars sur leur participation à une majorité gouvernementale dans la capitale. La N-VA n’est donc pas invitée à la table. Christophe De Beukelaer (Les Engagés) et Elke Van den Brandt (Groen) ont indiqué lors d’une conférence de presse que « l’avantage de cette formule est qu’elle rassemble les familles libérales, socialistes, centristes et Groen. Cette solution bénéficie d’une majorité dans les deux groupes linguistiques ainsi que dans l’ensemble du Parlement bruxellois ».

Cette solution bénéficie d’une majorité dans les deux groupes linguistiques ainsi que dans l’ensemble du Parlement bruxellois.

Les partenaires socio-économiques mécontents

A les entendre, ils ont obtenu des apaisements sur les craintes formulées à l’égard de la formule qu’ils proposent. « Nous avons clairement entendu les craintes exprimées face à ce scénario : d’une part, la loyauté envers le gouvernement fédéral, d’autre part, une vraie volonté de réforme. Nous avons pu obtenir les garanties nécessaires de chacun sur ces deux points », précise le duo d’informateurs.

C’est d’une seule voix que les représentants bruxellois des travailleurs et des entreprises ont décidé d’interpeller les partis politiques pour qu’ils prennent enfin leurs responsabilités.

Les défis à relever pour la Région bruxelloise sont énormes. Il y a la question budgétaire avec une région qui affiche une dette globale de 14 milliards d’euros et qui paie des charges d’intérêt de 350 millions d’euros par an. Les partenaires sociaux ont tiré la sonnette d’alarme plusieurs fois, notamment le février 2025 où il dénonçait l’absence de de gouvernement 8 mois après les élections. « C’est d’une seule voix que les représentants bruxellois des travailleurs et des entreprises ont décidé d’interpeller les partis politiques pour qu’ils prennent enfin leurs responsabilités et évitent une impasse aux lourdes conséquences. (…). Nous les appelons à ne plus se comporter comme des politiciens mais bien comme des femmes et des hommes d’Etat, à la hauteur des enjeux et des Bruxellois », écrivaient Beci (Chambre de commerce de Bruxelles), l’UCM et Unizo ainsi que les syndicats (FGTB Bruxelles, CSC Bruxelles, CGSLB Bruxelles) dans un communiqué commun.

Ils redoutaient à l’époque une crise socio-économique et financière. Les partenaires sociaux s’alarmaient aussi des défis de sécurité et sociétaux grandissants.

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De gauche vers la droite, l’ex-formateur David Leisterh (MR), Christophe De Beukelaer (Les Engagés) et Ahmed Laaouej (chef de file du PS à Bruxelles). (BELGA PHOTO JAMES ARTHUR GEKIERE).

Des défis à relever

La future nouvelle coalition a donc du pain sur la planche et devra se montrer soudée pour relever les défis. Les deux informateurs précisent d’ailleurs que « le redressement des finances publiques est une urgence absolue ». Christophe De Beukelaer et Elke Van den Brandt n’ignorent pas les autres sujets brûlants comme la sécurité, l’emploi, les enjeux sociaux, les défis environnementaux et de santé qui, assurent-ils demandent des « réformes ambitieuses ».

Le redressement des finances publiques est une urgence absolue.

« Les questions de sécurité et de lutte contre la criminalité organisée sont des éléments essentiels pour lesquels les Bruxelloises et les Bruxellois ont besoin de solutions rapides et d’actions efficaces. Là encore, ces sept partenaires semblent tous prêts à retrousser leurs manches et à collaborer avec le gouvernement fédéral et les communes afin de prendre ce problème à bras-le-corps », ont poursuivi les deux informateurs.

Ils sont conscients qu’il faudra travailler en collaboration avec le Gouvernement fédéral et les autres entités fédérées. Visiblement, Christophe De Beukelaer et Elke Van den Brandt ont déjà fait une ébauche de la feuille de route du futur Gouvernement bruxellois. Ils plaident donc pour un renforcement des interactions entre la Commission communautaire flamande (VGC) et le Gouvernement flamand, ainsi qu’entre la Commission communautaire commune (Cocom), l’exécutif flamand et la Fédération Wallonie-Bruxelles.

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La ministre flamande, en charge de Bruxelles et des Médias, Cieltje Van Achter, cheffe de fille de la N-VA) à Bruxelles dénonce la mise à l’écart de son parti dans la constitution du futur Gouvernement bruxellois. (BELGA PHOTO JAMES ARTHUR GEKIERE).

Ebauche d’une feuille de route pour la future coalition

Ls deux informateurs suggèrent la mise en place d’une plateforme permanente de coopération entre le Gouvernement fédéral et le Gouvernement bruxellois. Elle faciliterait les discussions sur des dossiers communs comme la sécurité et l’emploi. « Nous pouvons nous inspirer de modèles existants comme Beliris ou la coordination actuelle entre Bruxelles et l’Etat fédéral sur les relations avec les institutions européennes », expliquent-ils.

Par ailleurs, Christophe De Beukelaer et Elke Van den Brandt suggèrent que le Parlement bruxellois initie une réflexion sur l’avenir institutionnel de la Région, au-delà des clivages politiques. « Notre objectif est de consolider un fédéralisme de coopération et de garantir un dialogue constructif entre toutes les entités du pays », soulignent-ils.

Voilà comment les politiciens bruxellois se plient aux diktats du PS. Grâce au CD&V, Groen et Les Engagés.

La sortie officielle des deux informateurs semble indiquer que les autres formations politiques pressenties pour monter à bord de l’attelage bruxellois ont marqué leur accord. D’ailleurs, la ministre flamande chargée de Bruxelles et des Médias, Cieltje Van Achter, cheffe de file de la N-VA dans la capitale a critiqué la mise à l’écart de la NVA. « Apparemment, crier raciste suffit à bouleverser les équilibres institutionnels de ce pays. Voilà comment les politiciens bruxellois se plient aux diktats du PS. Grâce au CD&V, Groen et Les Engagés », a écrit-elle sur le réseau X (ex-Twitter).

Le formateur David Leisterh devrait reprendre la main pour poursuivre les négociations afin de sceller rapidement un accord de gouvernement à Bruxelles. Mais l’heure presse, car depuis les élections de juin 2024, Bruxelles est la dernière entité sans gouvernement de plein exercice…