EDITO : UNE FETE DU TRAVAIL PARTICULIERE

1er mai 2024 : une fête de travail marquée par des promesses électorales

BELGA

Célébrée depuis son instauration par l’internationaliste socialiste en 1889 afin de revendiquer la réduction du temps de travail à 8 heures de travail par jour, la Journée internationale des travailleurs n’est plus l’apanage d’un seul parti ou d’un seul mouvement. La fête du 1er mai appartient aujourd’hui à tous les défenseurs du monde du travail et à tous ceux qui militent pour améliorer les conditions de travail. C’est une journée de mobilisation, non seulement pour rendre hommage à ceux qui se sont battus pour que la première revendication (journée de 8 heures de travail) devienne une réalité, mais elle est aussi un moment pour rappeler que le combat est loin d’être fini et qu’il ne faut surtout pas dormir sur ses lauriers.

Les acquis sociaux sont certes là (congés payés, interdiction du travail des enfants, droit de grève, assurances diverses, liberté syndicale, médecine du travail, droit à la pension, sécurité sociale, droit au chômage, etc.), mais ils subissent des coups de pression. L’âge de la retraite est sans cesse remis en question notamment pour tenir compte de l’espérance de vie qui ne cesse de s’améliorer. La course à la productivité et à la rentabilité ont, progressivement, rogné les temps de repos et de pause garantis au travailleur, aidée par les nouvelles technologies, une situation qui s’est emballée au point qu’à un moment donné il a fallu décréter le droit à la déconnexion pour permettre au travailleur de souffler un minimum.

La fête du 1ermai de cette année 2024 intervient dans un climat particulier, marqué par les élections politiques (régionales, fédérales, européennes, communales) et sociales.

Aujourd’hui, d’autres maux touchent les travailleurs, notamment les burn-out (ou surmenage professionnel), des situations de harcèlement moral, de dénigrement et de manipulation psychologique. Les accidents de travail font malheureusement toujours partie du paysage professionnel. Il faut donc continuer la lutte pour améliorer les conditions de travail. La lutte contre les extrêmes qui menacent la cohésion sociale, le vivre-ensemble et la solidarité demeure aussi un enjeu pour le monde du travail.

La fête du 1ermai de cette année 2024 intervient dans un climat particulier, marqué par les élections politiques (régionales, fédérales, européennes, communales) et sociales. Par conséquent, tant les acteurs politiques que syndicaux monopoliseront la parole en ce jour de mobilisation des travailleurs et des citoyens pour se lancer dans des surenchères de promesses. Ils joueront à qui promettra le plus afin de séduire le citoyen ou le travailleur dans le but de s’adjoindre sa voix lors des différents scrutins.

Les responsables politiques doivent aussi apporter des solutions réalistes qui assurent le bien-être des travailleurs.

Dans cet océan de promesses, il faudra garder à l’esprit que les engagements qui comptent sont ceux qui permettront de réduire le chômage et de garantir des salaires décents (pour éviter que des travailleurs ne se retrouvent dans une situation de pauvreté). Ils doivent tenir compte de l’humain. Il faut aussi prendre en considération les promesses qui permettront d’enrichir les compétences des travailleurs grâce à des formations continues pour qu’ils soient à chaque instant à jour afin de leur garantir une sécurité d’emploi (et des promotions) ou encore d’assurer leur réinsertion en cas de coup dur (restructuration, faillite, etc.).

Il ne faut pas oublier que le 1er mai est aussi une journée pour faire la fête et pour offrir le muguet à sa bien-aimée…

Les responsables politiques doivent aussi apporter des solutions réalistes qui assurent le bien-être des travailleurs. A titre d’exemple, ce n’est pas parce que l’espérance de vie augmente qu’il faut sans cesse augmenter l’âge de la retraite au point d’arriver à une situation où le travailleur ne pourra pas profiter d’une retraite méritée auprès des siens avant de rejoindre définitivement sa dernière demeure. Il faut aussi éviter des solutions qui reportent la charge de leur financement sur les générations futures. Mais il ne faut pas oublier que le 1er mai est aussi une journée pour faire la fête et pour offrir le muguet à sa bien-aimée…