PROCES PARIS BIS

In Memoriam : les deux Liégeois Elif Dogan et Milko Jozic sont décédés dans les attentats de Paris


Ce mardi 19 avril, débute devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, le procès « Paris bis », le volet judiciaire belge des attentats français. Quatorze personnes sont prévenues pour complicité. Elles doivent répondre de participation aux activités d’un groupe terroriste et diverses autres infractions. Le 13 novembre 2015, une série d’attaques, revendiqués par l’organisation terroriste État islamique (Daech), sont perpétrées, à Paris et dans sa périphérie, par trois commandos distincts. Le bilan total des victimes s’établira à 130 morts et plus de 350 blessés. Parmi les personnes disparues, deux Belges : Elif Dogan (26 ans) et Milko Jozic (47 ans). Le couple s’était tout récemment installé dans le 11ème arrondissement, non loin du Bataclan.

Non loin du Bataclan

Elif Dogan et Milko Jozic habitaient dans la capitale française depuis seulement quatre mois, dans le quartier du Bataclan, la mythique salle de spectacle située boulevard Voltaire, où plus de 90 personnes ont perdu la vie alors qu’elles assistaient à un concert.

Ce jour-là Elif Dogan ne se serait pas présentée à un rendez-vous de travail, tandis que Milko Jozic n’avait pas pris l’avion qu’il devait prendre à 10 heures. Dans les heures qui suivirent le massacre, Laureline, la fille de Milko postera un message sur Facebook : « si quelqu’un a des nouvelles de Milko Jozic et/ou Elif Dogan contactez-moi au plus vite s’il vous plaît ». Mais, les demandes de leurs proches sur les réseaux sociaux resteront sans réponse et pour cause. Le couple avait trouvé la mort, confirmera, par voie de communiqué, le ministre belge des Affaires étrangères de l’époque, Didier Reynders.

 De nombreuses victimes étrangères

Outre des Français, on dénombre de nombreux étrangers parmi les 130 victimes des attentats de Paris : deux Belges, deux Algériens, deux allemands, deux chiliens, deux roumains, deux tunisiens, un Arménien, un Egyptien, un Espagnol, un Mexicain, un Italien et un Marocain.

Depuis plus de sept mois, plus de 330 avocats et 1800 parties civiles se succèdent à la barre pour obtenir réparation au procès des attentats de Paris, qui se déroule dans le vieux Palais de Justice parisien, sur l’Ile de la Cité. En Belgique, dès ce 19 avril, le volet Belge de ce dossier jugera les complices de Salah Abdeslam, seul terroriste djihadiste survivant de la tuerie. Il s’agit de juger des suspects écartés de la procédure judiciaire française, mais soupçonnés par la Belgique d’avoir aidé en amont certains auteurs des attaques de Paris et de Saint-Denis.

Les prévenus connaissaient-ils les intentions terroristes ?

Sur les quatorze prévenus, seuls douze seront présents ce mardi devant le tribunal correctionnel. Les deux autres, Sammy Djedou et Youssef Bazarouj, sont en effet présumés morts en Syrie. Tous les prévenus comparaissent libres, et pour certains d’entre eux, les charges paraissent minces et les faits bien difficiles à prouver.
Ce procès tournera autour d’une seule question centrale: les accusés étaient-ils au courant ou non des intentions terroristes des membres du commando, et si oui, les ont-ils aidés en connaissance de cause ? Le jugement devrait être rendu le 30 juin au plus tard.