COVID-19

Lockdown, mesures Covid et vaccination : Mischaël Modrikamen demande des réparations collectives


C’est l’avocat et non l’homme politique qui revient sur le devant de la scène. Sommité dans son domaine, il renoue avec les actions collectives, en lien cette fois, avec la crise sanitaire. Mischaël Modrikamen compte lancer citation contre l’Etat belge, voire contre certaines  personnes qui ont conseillé le gouvernement dans la prise de décision, pour obtenir réparation des dommages causés par les confinements successifs et les mesures COVID et pour atteinte à des libertés individuelles, telles que le droit au travail ou le  droit de soigner. Dans un grand entretien, il nous explique pourquoi ces actions et surtout, comment. Il nous livre aussi un regard critique sur le secteur des soins de santé, les lobbys pharmaceutiques et les conflits d’intérêts récemment décriés.

L-Post: Le pire de la crise sanitaire est actuellement considéré comme étant dernière nous, de nombreux secteurs se relancent, pourquoi avez-vous décidé de sortir du bois maintenant ?

Cela fait deux ans que des citoyens me demandent d’intervenir. A cause des confinements, des centaines de milliers d’indépendants prospères, des hôtels, des cafés et des restaurants, des métiers de contacts, le monde du spectacle et de la culture, du sport, de nombreux commerces, se sont du jour au lendemain retrouvées dans de lourdes difficultés financières, voire la précarité, parce qu’ils se sont vus imposés des mesures illégales, disproportionnées et surtout inutiles. Au pire de la pandémie, il était toutefois trop tôt. Il y avait trop de passion véhiculée par la doxa dominante. Maintenant que la pression retombe, il est temps d’agir.

L-Post: Quelle est la motivation première qui vous anime ?

Jamais dans l’histoire de l’humanité, on a isolé des personnes en bonne santé. Le confinement sanitaire a toujours été utilisé pour mettre en quarantaine des personnes malades. Ce qui s’est passé est une première. Une rupture qui nous vient de Chine et ce modèle s’est imposé à nous sans aucun discernement, alors que rien dans la littérature épidémiologique ne le confirme. Bien au contraire. On sait aujourd’hui, et plusieurs études le prouvent, dont une publiée en janvier de cette année par le Johns Hopkins Coronavirus Resource Center, ce n’est donc pas une référence complotiste, que le confinement des individus sains n’a aucune incidence sur la santé publique et la mortalité, mais a bien au contraire des effets délétères.

Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (…) s’est pris pour l’Ayatollah des restrictions, sans aucune considération pour l’être humain !

L-Post: Juridiquement, comment entendez-vous procéder ?

L’Etat a, certes, octroyé des indemnités, des droits passerelle, le chômage temporaire. Mais ces aides sont, dans de nombreux cas, loin de compenser les pertes encourues en 2020 et 2021 qui affectent encore aujourd’hui les entreprises. Certaines sont au bord du dépôt de bilan ou lourdement endettées. Les procédures en justice sont complexes et onéreuses et les référés sont des actions « guerilla ». C’est pourquoi, j’ai choisi de lancer une action massive au fond, en fédérant un maximum de plaignants. Ceci devrait permettre de maintenir le coût très abordable, entre 400,00 euros minimum et 4000,00 euros maximum par plaignant. Pratiquement, il suffit de s’inscrire en ligne sur la plateforme dédiée que nous avons créé. Elle permet à chacun d’évaluer son dommage en introduisant son chiffre d’affaires 2019 et 2021. Il est ensuite possible de payer en ligne.

 L-Post : Qui allez-vous concrètement assigné ?

Dans un premier temps, l’Etat belge pour rupture de l’égalité devant les charges publiques. Certaines entreprises ont largement prospéré, les Amazone et autres. Les richesses sont parties vers les multinationales alors que d’autres ont dû fermer. Selon la théorie de l’équivalence des conditions, l’Etat belge est responsable. Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke dit « avoir imposé le lock down pour susciter un électrochoc ». Il s’est pris pour l’Ayatollah des restrictions, sans aucune considération pour l’être humain !

C’est l’heure des comptes et des décomptes, en toute transparence.

L-Post : L’obligation vaccinale des soignants a été approuvée en commission le 3 mai dernier. La Taskforce vaccination a jugé que dans le contexte épidémiologique actuel, cette obligation n’était pas proportionnelle. Partagez-vous cet avis ?

Entièrement ! Et c’est le deuxième volet de mon intervention. Des professionnels de la santé m’ont également sollicité afin de s’opposer à ce projet de loi qui viole les droits les plus fondamentaux des soignants et pose des questions de responsabilité majeure dans le chef de nos élus. On est dans un « effet tunnel », à savoir que le train est lancé et Frank Vandenbroucke s’obstine à ne pas vouloir faire marche arrière alors que l’on sait que la vaccination n’influence en rien la transmission du virus et que l’immunité naturelle peut par ailleurs suffire pour certains sujets. On a 60.000 professionnels de la santé non vaccinés.
Si cette loi est votée, elle privera brutalement le secteur des soins de santé de nombreux médecins et soignants alors qu’il est déjà sous pression par manque d’effectifs. Son entêtement est fautif.
J’appelle nos parlementaires à ne pas voter cette loi, comme les députés allemands qui l’ont refusé. Et je mets surtout en garde les ministres qui ne bénéficient d’aucune immunité pénale. Ils pourraient être poursuivis demain pour homicide involontaire par défaut de prévoyance, voire même de complicité d’empoisonnement. Qu’ils prennent leurs responsabilités au regard des dernières évaluations scientifiques.

L-Post : Nos virologues et autres experts sont-ils aussi allés, selon vous, « trop loin » ?

Sans aucun doute et je n’exclus pas, dans un second temps, d’assigner également ceux qui ont conseillé le gouvernement dans un sens « unique ». En outre, dans une démocratie, ce n’est pas un virologue ou qui que ce soit du même ordre qui donne le tempo politique. Certains d’entre eux n’ont pas traité un seul patient de leur vie, d’autres baignent dans des conflits d’intérêts et d’influence pharmaceutique. Ce fonctionnement à l’unisson d’un seul prisme en lecture et dénué d’esprit critique, relayé par une presse mainstream, a été du jamais vu. Sans compter que ce microcosme scientifique a réduit toutes les voix dissidentes au silence et à la censure. Il est temps que le judiciaire vienne arbitrer tout cela. C’est l’heure des comptes et des décomptes, en toute transparence.

L-Post : Vous parlez de transparence. Pensez-vous que les laboratoires pharmaceutiques exercent  une influence sur les politiques de santé ?

C’est une évidence ! Le secteur pharmaceutique est avant tout une entreprise commerciale. Être en bonne santé ne leur fait pas gagner de l’argent. Biaisés, les enjeux sont gigantesques. Ce sont des sommes de  plus en plus colossales qui viennent enrichir ces sociétés et leurs actionnaires aux dépens de la sécurité sociale et des budgets publics. Influence, opacité, prix exorbitants de certains médicaments, liaisons dangereuses avec des politiques et des médecins, je vous rappelle ce que les Pharma Papers ont mis en évidence. Il faudrait une césure véritable entre l’industrie pharmaceutique, ceux qui sont chargés de soigner et ceux qui décident. A cette condition seulement, on pourra parler d’indépendance des choix politiques en matière de santé.

 

 

Copyright: Mischaël Modrikamen