Politique

Amnesty appelle le gouvernement ukrainien à éloigner son armée des zones habitées

Dans un rapport publié ce 4 août, Amnesty International fait part du danger que font courir à la population les forces ukrainiennes en établissant des bases et en utilisant des systèmes d’armement dans des zones résidentielles habitées, notamment des écoles et des hôpitaux, lors des opérations visant à repousser l’invasion russe débutée le 24 février dernier. Ces tactiques de combat violeraient le droit international humanitaire car elles transforment des biens de caractère civil en cibles militaires. Les frappes russes qui en ont résulté dans des zones habitées ont tué nombre d’Ukrainiens et détruit des infrastructures civiles.

« Nous avons réuni des informations sur de nombreux cas où les forces ukrainiennes ont mis en danger des civils et violé les lois de la guerre en opérant dans des zones habitées », explique Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.  « Le fait de se trouver dans une position défensive n’exempte pas l’armée ukrainienne de l’obligation de respecter le droit international humanitaire. »

Toutes les attaques russes sur lesquelles Amnesty International a rassemblé des informations n’ont cependant pas été menées dans des circonstances semblables. L’organisation a dans d’autres cas conclu que la Russie avait commis des crimes de guerre, notamment dans certains secteurs de la ville de Kharkiv, sans avoir trouvé d’éléments prouvant que les forces ukrainiennes s’étaient installées dans les zones civiles visées de façon illégale par l’armée russe.

Enquête sur le terrain

Entre avril et juillet, une équipe de recherche d’Amnesty International a pendant plusieurs semaines enquêté sur les frappes russes dans les régions de Kharkiv, du Donbas et de Mykolaïv. L’organisation a inspecté les sites de frappes, interrogé des victimes, des témoins et des proches de victimes des attaques, et recouru à la télédétection et analysé des armes.

Lors de toutes ces investigations, les chercheurs ont trouvé des éléments prouvant que les forces ukrainiennes ont lancé des attaques depuis des zones résidentielles peuplées et qu’elles se sont aussi basées dans des bâtiments civils dans 19 villes et villages de ces régions. Le Laboratoire de preuves du programme Réaction aux crises d’Amnesty International a analysé des images satellites afin de vérifier les informations recueillies sur le terrain.

L'armée ukrainienne se défend au départ de nombreux site civils ou à proximité de ceux-ci mettant en danger la population.

La plupart des zones résidentielles où les soldats s’étaient installés se trouvaient à des kilomètres de la ligne de front. Ils auraient pourtant eu la possibilité de s’installer dans d’autres lieux qui n’auraient pas mis en danger la population civile, comme des bases militaires ou des zones densément boisées des environs, ou d’autres structures encore situées loin des zones résidentielles.
Dans les cas sur lesquels Amnesty International a réuni des informations, à la connaissance de l’organisation, quand l’armée ukrainienne s’est installée dans des structures civiles dans des zones résidentielles, elle n’a ni demandé aux civils d’évacuer les bâtiments environnants, ni aidé les civils à les évacuer, s’abstenant ainsi de prendre toutes les précautions possibles pour protéger la population civile.

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