Le magnat franco-russe de la technologie Pavel Durov, fondateur et PDG de la messagerie cryptée « Telegram », a été interpellé samedi à l’aéroport du Bourget, près de Paris, alors qu’il débarquait du jet privé qui le ramenait d’Azerbaïdjan. Sa détention est liée à des infractions présumées concernant l'application de médias sociaux.
Dès dimanche matin, l’ambassade de Russie à Paris a déclaré qu'elle avait demandé un accès consulaire à M. Durov et exigé que les autorités françaises « assurent la protection de ses droits ». Selon les règles du droit international, toute personne arrêtée dans un pays qui n’est pas le sien a le droit à une « protection consulaire », qui se matérialise par des visites de diplomates sur son lieu de détention pour s’assurer que ses droits sont respectés et qu’il est bien traité.
Paris toutefois semble s’opposer à une ingérence de la Russie dans le cas de Pavel Durov, au nom d’une autre règle : dans le pays d’une de ses nationalités, un binational est toujours considéré comme ayant uniquement cette nationalité. « À ce jour, la partie française a évité de coopérer sur cette question », a indiqué l'ambassade dans un communiqué publié sur Telegram, ajoutant que des fonctionnaires étaient en contact avec l'avocat de M. Durov.
Dans la foulée, Moscou a envoyé au Quai d’Orsay une note diplomatique exigeant l'accès à Durov, a déclaré dimanche la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova à la télévision publique russe.
Le Mark Zuckerberg russe
Avec une fortune estimée à plus de quinze milliards de dollars, Pavel Durov avait souvent été qualité de « Mark Zuckerberg russe », du nom du fondateur de Facebook. Il avait quitté la Russie en 2014 après avoir été menacé de perdre le contrôle de son réseau social parce qu'il refusait de remettre les données des organisations d'opposition ukrainiennes aux agences de sécurité. Il vit depuis à Dubaï et possèderait également la nationalité des Émirats arabes unis mais on ignore s’il est toujours détenteur de la citoyenneté russe ou s’il y a renoncé.
Vous voulez lire la suite de cet article ?
Cet article premium
est réservé à nos abonnés.
Vous êtes déjà abonné ?
Connectez-vous
Pas encore abonné ?
Abonnez-vous
à L Post pour promouvoir la pluralité de la presse. L-Post n’est financé par aucun grand groupe et dépend uniquement des lecteurs. Informer avec rigueur et indépendance a un coût.
Soutenez L Post et le journalisme indépendant : BE85 0689 4115 0106