Polémique à propos des travailleurs de Cora : une invitation de Georges-Louis Bouchez passe mal chez Myriam Delmée

En réaction à l’annonce faite mardi 8 avril par la direction de Cora de sa décision de fermer les 7 hypermarchés situés en Belgique francophone condamnant ainsi près de 1.800 emplois, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, également président club de foot des Francs Borains (RFB) s’est fendu d’un message de soutien. En signe de solidarité, il indiquait dans sa réaction que le club invitait « tous les salariés de Cora Hornu, ainsi que leur famille » à la rencontre entre le RFB et les jeunes d’Anderlecht de dimanche 13 avril. Cora Belgique est sponsor du RFB (et du RFC Liège). La publication de Georges-Louis Bouchez a fait bondir Myriam Delmée, président du Setca, qui s’est fendu d’un long message. « Monsieur Bouchez, ce dont les travailleurs ont besoin de Cora ont besoin, c’est d’un Etat-providence qui leur donne une assurance chômage qui ne les mettra pas au bord de la pauvreté, ni ne les exclura après 2 ans, ce dont ils ont besoin, c’est d’un emploi de qualité, payé correctement, et ce malgré leur « grand âge ». (…). Un conseil, gardez vos places de foot, ayez du RESPECT pour ces travailleurs, des politiques socialement acceptables, c’est-à-dire sans exclusion des chômeurs, sans stigmatisation et en créant de vraies cellules de reconversion qui leur permettront d’acquérir de nouvelles compétences », a-t-elle indiqué sur le réseau Facebook. La réponse de Georges-Louis Bouchez est tout aussi piquante… Ambiance.
Le dossier de la fermeture des 7 hypermarchés Cora condamnant près de 2.000 emplois est l’objet d’une passe d’arme entre le président du MR, Georges-Louis Bouchez, et la présidente du Setca, Myriam Delmée. En effet, en apprenant l’annonce faite, mardi 8 avril, par la direction du groupe, le président du MR, également président du club de foot le Royal Francs Borains, met, à l’instar de tous les responsables politiques, un message de soutien et de solidarité sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook.
Georges-Louis Bouchez invite les salariés de Cora au stade
« (…). Plus qu’une enseigne, Cora est un lieu de rassemblement, d’appartenance pour les gens des régions où ils sont implantés. Une enseigne emblématique, partenaire de nos victoires d’hier et d’aujourd’hui. La famille des Verts exprime toute sa solidarité et son soutien aux nombreux travailleurs impactés. C’est peu de chose mais nous souhaitons marquer notre solidarité en invitant tous les salariés de Cora Hornu, ainsi que leur famille, à RFB-RSCA Futures ce dimanche (13 avril, ndlr) », écrit Georges-Louis Bouchez, accompagnant sa publication d’une photo de joueurs d’hier et d’aujourd’hui montrant le sponsoring de Cora pour les Francs Borains.
C’est peu de chose mais nous souhaitons marquer notre solidarité en invitant tous les salariés de Cora Hornu, ainsi que leur famille, à RFB-RSCA Futures ce dimanche.
Son post a déclenché plusieurs réactions beaucoup de réactions négatives dont l’une émane de Myriam Delmée. Elle a peu goûté au message du président des Francs Borains. En témoigne, un long texte de réaction. « Si je devais octroyer le prix de l’indécence, aujourd’hui, je l’octroierais à Georges-Louis Bouchez. Tout le monde a pu lire dans la presse le drame que les travailleurs de Cora sont occupés à subir. « Notre Georges- Louis national » s’est fendu d’un petit commentaire sur Facebook, que vous trouverez ci-joint, proposant aux travailleurs de Cora, d’assister à un match de foot des francs-Borains », entame-t-elle gentiment avant de monter en puissance.
Diatribe verbale de Myriam Delmée à l’encontre de Bouchez
La présidente du Setca lance une diatribe verbale contre le président du MR. « Monsieur Bouchez, ce dont les travailleurs de Cora ont besoin, c’est d’un Etat-providence qui leur donne une assurance chômage qui ne les mettra pas au bord de la pauvreté, ni ne les exclura après 2 ans, ce dont ils ont besoin, c’est d’un emploi de qualité, payé correctement, et ce malgré leur « grand âge ». En d’autres termes, ils ont besoin que de l’emploi soit créé dans la région dans laquelle ils habitent. Je vous propose de leur présenter des patrons qui seraient heureux de les engager. A mon sens, ce ne doit pas courir les rues », poursuit Myriam Delmée.
Un conseil, gardez vos places de foot, ayez du RESPECT pour ces travailleurs, des politiques socialement acceptables, c’est-à-dire sans exclusion des chômeurs, sans stigmatisation.
Elle estime que le message du président du MR est irrespectueux vis-à-vis des travailleurs, voire méprisant. Et invite au passage Georges-Louis Bouchez à poser des actes. « (…). Un conseil, gardez vos places de foot, ayez du RESPECT pour ces travailleurs, des politiques socialement acceptables, c’est-à-dire sans exclusion des chômeurs, sans stigmatisation et en créant de vraies cellules de reconversion qui leur permettront d’acquérir de nouvelles compétences. Au niveau fédéral encore, organisez des fins de carrière qui permettront à ces travailleurs qui ont passé leur vie chez Cora d’accéder à une prépension à laquelle ils auraient eu droit, il y a quelques années encore. Pour le reste, les travailleurs de Cora n’attendent pas votre aumône, ni votre mépris, ils attendent de la dignité, et un avenir professionnel. Ils ne sont pas les kékés que trop souvent vous décrivez. Bon match à vous, profitez bien et buvez une carapils à leur santé », conclut-elle.
Réponse du berger à la bergère
Ne pouvant laisser l’attaque sans réponse, Georges-Louis Bouchez a répliqué. « Madame, vous n’avez jamais créé un emploi, par contre vous avez contribué à en détruire par votre manque de réalisme, vos blocages et le simplisme de votre discours. Alors vous pouvez essayer de polémiquer avec moi, je constate simplement que vous avez été incapable d’accompagner le changement inéluctable dans le domaine du retail. Alors oui nous allons prendre des réformes qui vont permettre aux travailleurs de travailler et de vivre dignement de leur travail. Pas de les enfermer dans le chômage comme vous le préconisez ! », a asséné le président des libéraux francophones.
Madame, vous n’avez jamais créé un emploi, par contre vous avez contribué à en détruire par votre manque de réalisme, vos blocages et le simplisme de votre discours.
Piquée au vif, la principale intéressée a réagi ce mercredi en fin de journée. « (…). II est vrai qu’à force de dénigrer les personnes qui la composent, vous ne donnez pas envie que les entrepreneurs y arrivent. Je ne peux constater que vous travaillez contre votre région. Si je n’ai créé aucun emploi directement, je travaille depuis 29 ans tous les jours, 70 heures semaine a minima au service des autres travailleurs pour que leurs conditions de travail soient meilleures. Je ne pense pas manquer de réalisme, et si vous vous renseignez auprès des employeurs avec qui je discute, ils vous diront que je suis ouverte à toujours trouver des solutions. Alors sans vouloir vous donner des leçons, mais j’ai l’âge pour le faire, veuillez apprendre à lire les nuances des propos, respectez les personnes qui ne pensent pas comme vous ».
Ph. Law.