CINEMA

Et l’invité surprise des Oscars pourrait être “Le père”


Frappée pour la seconde fois du sceau de la pandémie, la 93ème cérémonie des Oscars a été reportée à ce 25 avril. Et pour la première fois, les précieuses statuettes seront remises en gare  de L.A. à Union Station, un lieu favorisant une plus grande distanciation sociale. Le traditionnel Dolby Theatre se contentera de jouer cette année un rôle secondaire avec des Oscars d’honneur et des performances musicales. Et cette année, un film français émouvant, nommé six fois, pourrait bien l’emporter. Il faut dire qu’il est emmené par le magnifique Anthony Hopkins.

9 ans après The Artist, une surprise?

Ce 25 avril aura lieu en mode Covid, la 93ème cérémonie des Oscars, le Graal du cinéma américain et international. Et alors que le film “Nomadland”, dernière réalisation de Chloé Zhao (“The Rider”) apparait déjà comme le grand favori de cette année singulière, un autre, français cette fois, pourrait bien  venir jouer le trouble-fête pour le plus grand bonheur des Européens.  Pour rappel, “Nomadland” est initialement tiré d’une enquête bien réelle. Il dépeint le parcours de vie d’une journaliste sexagénaire, le portrait contemporain d’une baroudeuse à la recherche d’une vie meilleure et empreinte de liberté.

The Father, le pitch: Alors qu’il vieillit et devient de moins en moins autonome, un père refuse l’aide de sa fille. Voyant la situation se dégrader, il commence à douter de ses proches, de son propre esprit et même de ce qui est réel.  S’en suit une relation douloureuse entre un vieil homme qui sombre peu à peu dans la démence et sa fille, démunie face à la déchéance de son papa.

Face à “Nomadland”, “The Father”, est un film émouvant, abordant la vieillesse et la perte de mémoire, presque passé inaperçu jusqu’ici, le film a pourtant a obtenu six nominations à ces Oscars 2021.  Il s’agit du premier film du Français Florian Zeller (aussi auteur dramatique) et adapté de sa pièce à succès “Le père”, crée en France par Robert Hirsch, et jouée dans 45 pays.
Tourné en anglais, cette réalisation compte à l’affiche le fabuleux duo formé par Anthony Hopkins (82 ans) et Olivia Colman. Avec “The Father”, l’écrivain reconnu a donc d’ores et déjà décroché une nomination dans chacune des plus prestigieuses catégories : meilleur film, meilleur acteur, meilleure actrice de rôle secondaire, meilleur scénario adapté, meilleurs décors et meilleur montage. Il pourrait bien créer la surprise.  Depuis “The Artist”, de Michel Hazanavicius, ses dix nominations et ses cinq statuettes remportées en 2012, aucun réalisateur issu de l’hexagone n’est parvenu à se hisser dans les catégories reines de cette compétition.

Une sortie très attendue

Ovationné lors du Festival de Sundance en janvier 2020, ce film franco-britannique a poursuivi son bonhomme de chemin tout au long de l’année et a déjà obtenu quelques récompenses, bien qu’il ne soit toujours pas sorti en salle. On sait pourquoi. Sur le papier, le film correspond peu aux critères idéaux pour remporté l’une des célèbres statuettes. Mais de part sa thématique et le jeu de ses acteurs, “The Father” a toute ses chances tant il traduit formidablement la perte de repère et de réalité et la prison mentale dans laquelle sombre son personnage,  Anthony Hopkins criant de vérité à plus d’un titre.

Une cérémonie en mode Covid

Cette année encore, les Oscars sont soumis à la réalité du contexte sanitaire mondial. La cérémonie aura don lieu pour la première fois en gare de Los Angeles, c’est en effet dans la salle des pas perdus de la gare d’Union Station que se tiendra cette 93ème édition des Oscars.  Les stars européennes, non présentes sur place, seront quant à elles accueillies sur des sites dédiés à la cérémonie tantôt à Londres ou à Paris, avec retransmission en streaming.

Et les Belges?

Aucun film belge n’a hélas été retenu dans les sélections finales pour ces Oscars 2021. Mais nous serons tout de même représentés par deux acteurs et une producteur, ou plutôt un photographe. En effet, deux Belges se retrouvent au casting des films nommés à la grand-messe  américaine: il s’agit de Koen De Bouw et de Johan Heldenbergh. Le premier apparait dans “The Man Who Sold His Skin”, de la réalisatrice tunisienne Kaouther Ben Hania. Johan Heldenbergh campe lui un rôle dans le film “Quo vadis, Aida?”, de la bosniaque  Jasmila Zbanic.

Les deux films concourent eux aussi dans la catégorie Meilleur film étranger. En prime, le film “Sound of Metal” (2019), de l’Américain Darius Marder, a collaboré avec la société de production bruxelloise Caviar pour prendre vie. Un long-métrage retraçant la vie d’un batteur de heavy metal campé par le rappeur Riz Ahmed. Ce film est nommé dans  six catégories également, dont celle du meilleur film, comme “The Father”. Et par conséquence, en cas de récompense, Bert Hamelinck, CEO de Caviar Films, deviendrait le premier Belge à être nommé dans la catégorie Meilleure photographie.

Où suivre les Oscars en live?  Diffusée en direct aux États-Unis sur ABC mais décalage horaire oblige, la cérémonie est à suivre ce lundi 26 avril  à partir de 2 heures du matin. Nul doute que les réseaux permettront également son suivi en direct; ayez l’oeil et suivez visez le #Oscars2021.
En outre, Be1 diffusera également un résumé des récompenses dans le cadre de son magazine du cinéma, lundi 26/04 à 22h55.