Société

En agressant les policiers, on bafoue l’Etat de droit

BELGA

Les images de la violente agression de cinq policiers lundi à Molenbeek ont fait le tour des réseaux sociaux. Indépendamment des circonstances en amont qui ont entrainé un tel déferlement de violences ces images ont suscité, à juste titre, de la colère et de l’indignation. Ces images sont choquantes. Autant les violences policières sont à condamner, autant les attaques contre les forces de l’ordre méritent tout autant d’être dénoncées avec fermeté.

L’agression de lundi démontre un phénomène de société où le respect de l’uniforme et la crainte de l’autorité sont en voie de disparition dans nos sociétés. On ne peut tolérer un tel comportement. La justice au terme d’une enquête certes à charge et à décharge se devra d’être inflexible et implacable dans la poursuite de tels faits. Elle devra condamner les responsables avec sévérité afin d’envoyer un message fort pour dissuader ceux qui seraient tentés de se faire justice eux-mêmes ou auraient juste envie de casser du flic.

Aucune circonstance atténuante ne peut justifier un tel comportement. En agressant des forces de l’ordre, a fortiori dans l’exercice explicite de leurs fonctions, c’est l’autorité de l’Etat  de droit qu’on bafoue.

C’est aussi envoyer un mauvais message indiquant qu’on dénie toute reconnaissance à ce que représentent les policiers dans la société. Les policiers symbolisent l’Etat de droit et illustrent l’ordre.

De par leur fonction, ils protègent les citoyens contre toute agression. Ils sont aussi le garant de la cohésion sociale. Par conséquent, toute agression à leur encontre jette un discrédit sur cette cohésion sociale que constitue le pilier de nos démocraties. Elle crée un précédent et constitue une atteinte  à la tranquillité publique. Elle fragilise la vie en société. Il faut donc éviter que de telles situations ne se reproduisent et pour ce faire, des sanctions exemplaires doivent être prononcées.

Au-delà d’un phénomène de société qui tend à ne plus témoigner de respect à l’uniforme et à ne plus redouter l’autorité, l’agression de lundi est aussi la conséquence de certains discours politiques qui tendent à présenter les policiers comme des agents agissant en roue libre et irrespectueux des règles. Certes les violences policières existent, mais elles sont loin d’être légion. Elles méritent d’être sanctionnées au même titre que les agressions dont les policiers sont victimes. L’agression de lundi ne doit en aucun cas servir de prétexte pour multiplier les bavures policières, car les forces de l’ordre sont censées faire preuve de retenue et de maîtrise lors des interventions.