CULTURE

Expédition culturelle à Paris : Les expos à voir absolument !

Tableau Café à Arles. Crédit photo: Courtesy Musee d'Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou

C’est sans aucun doute l’EXPOSITION de l’année à ne rater sous aucun prétexte : La collection Morozov – Icônes de l’art moderne, en cours à la fondation Louis Vuitton à Paris et ce, jusqu’au 22 février 2022.

La Dynastie Morozov et ses débuts

Pour bien comprendre le caractère exceptionnel de cette exposition, il faut en revenir aux deux frères Morozov : Mikhaïl (1870-1903) et Ivan (1871-1921). Leur fabuleuse destinée n’était pas écrite d’avance.

La première descendance remonte à Savva Morozov (1770-1860), simple serf au service d’un comte. Celui-ci l’autorise à créer un atelier de rubans de soie qui va se développer et lui permettre de s’affranchir dès 1820. Les affaires prospèrent jusqu’à former un véritable empire financier et placer les Morozov au rang des industriels les plus riches de Russie. Par la suite, les descendants de la famille Morozov ne cesseront, chacun à leur manière, de collectionner et de participer à la transmission de la culture : vieux livres, manuscrits, salles de lectures financées, …

Mikhaïl ne dérogera pas à la règle. Dès 1890 – il n’a alors que 20 ans -, il crée un cercle de peintres afin de démarrer sa propre collection et multiplie les voyages en Europe afin de l’enrichir : Renoir, Degas, Munch, … Ils y sont tous. Il sera même un des premiers à s’intéresser au monde des Nabis, si décriés à l’époque.

A destinée exceptionnelle colle souvent fin tragique. Mikhaïl meurt prématurément à 33 ans. Toute sa collection sera léguée à la galerie nationale Trétiakov, son épouse se limitant toutefois à conserver les portraits de famille.

Ivan quant à lui, commencera par les maîtres Russes pour s’orienter vers l’art moderne avec des Sisley, Monet, Renoir. On retrouve aussi comme chez son frère les nabis avec Maurice Denis et Bonnard. Il acquiert plus tard des Gauguin et des Cezanne (18 toiles au total pour ce dernier).

Outre les tableaux, Ivan s’intéresse également aux autres formes d’art comme la sculpture avec des œuvres de Maillol, Rodin ou encore Claudel.

Paul Cézanne, Baigneurs. Crédit photo: Courtesy Musee d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou.

La révolution russe et la mise en péril de ces biens

En 1917, éclate la révolution Russe. En 1918, les demeures d’Ivan Morozov et Chtchoukine sont transformées en un musée d’Etat par un décret de nationalisation.

En 1920, Ivan fuit la Russie, tout comme Chtchoukine, et se réfugie en Finlande et en Suisse où il décède en 1921. En 1922, la collection d’Ivan est fusionnée avec celle de Chtchoukine pour se retrouver ensuite dans un musée national unifié d’art moderne occidental. D’autres œuvres partent au musée de l’Ermitage dans les années 1930 tandis que d’autres sont vendues à l’étranger, en Europe et aux Etats-Unis. Après la seconde guerre mondiale, le musée national unifié d’art moderne occidental est liquidé sur ordre de Staline les considérant comme des œuvres de propagandes. Certaines partiront au musée de l’Ermitage, d’autres au musée Pouchkine.

Vincent van Gogh, La Ronde des prisonniers. Crédit Photo: Courtesy Musee d’Etat des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou

Pour la première fois, ces œuvres voyagent hors de Russie et sont réunies en un seul endroit, à Paris, où bon nombre d’acquisitions se sont déroulées à la fin du 19ème siècle sous l’œil des marchands Ambroise Vollard ou encore Durand-Ruel.

Cette collection d’art impressionniste et moderne, l’une des plus grandes au monde réunissant plus de 200 œuvres est à voir à la fondation Louis Vuitton jusqu’au 22 janvier 2022. Vous les retrouverez tous : Manet, Rodin, Monet, Pissarro, Lautrec, Renoir, Sisley, Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Bonnard, Denis, Maillol, Matisse, Marquet, Vlaminck, Derain et Picasso aux côtés de Répine, Vroubel, Korovine, Golovine, Sérov, Larionov, Gontcharova, Malévitch, Machkov, Kontchalovski, Outkine, Sarian ou Konenkov.

La vue du Triptyque « La méditerranée de Pierre Bonnard, le « Blues » de Picasso, « Le fruit et Bronze » de Henri Matisse, « La ronde des prisonniers » de Vincent Van Gogh, le « Waterloo Bridge » de Claude Monet, « Le paysage Montagne » de Sainte-Victoire de Paul Cézanne, le « café à Arles » de Paul Gauguin. Attention les yeux, couleurs et émotions garanties !

Eugénie CORTUS (à Paris)

Détails pratiques :

Fondation Louis Vuitton. 8 Avenue du Mahatma-Gandhi, Bois de Boulogne, 75116, Paris

Du 22 septembre 2021 au 22 février 2022.

Réservation recommandée !