DECES

L’ancien journaliste et rédacteur en chef du journal télévisé et de La Libre n’est plus

Michel Konen et Lily Portugaels. D.R.

C’est par un post Facebook de Lily Portugaels, ancienne directrice de la Gazette de Liége, que bon nombre d’entre nous ont appris la nouvelle de la disparition de Michel Konen à l’âge de 70 ans. Il fut successivement rédacteur en chef du journal parlé des radios de la RTBF, puis rédacteur en chef du journal télévisé. Il est nommé rédacteur en chef de la Libre Belgique en octobre 2003 dans le cadre d’un congé sabbatique de la RTBF. Il occupera ce poste pendant 6 ans avant de faire un retour raté à la RTBF en 2009 et d’endosser ensuite le costume de directeur de la communication du cdH.

Un deuil à déplorer dans le monde journalistique belge francophone. C’est par un post Facebook de Lily Portugaels, ancienne directrice de la Gazette de Liége, que bon nombre de journalistes ont appris la nouvelle de la disparition de Michel Konen à l’âge de 70 ans, emporté par la maladie. L’homme est un personnage bien connu du paysage médiatique francophone pour avoir arboré plusieurs casquettes.  « C’est sa femme Monique qui a prévenu mon fils Pierre du décès de Michel. Elle connaissait les liens que j’avais avec lui. Sa disparition me touche comme celle d’un fils. Il était le premier journaliste que j’ai engagé dans ma carrière de directeur de journal. C’est affreux. J’ai 88 ans et c’est contre-nature de voir partir plus jeune que soi, mais c’est la vie », nous a confié lundi soir Lily Portugaels, la gorge encore nouée par l’émotion et la douleur de perdre un être cher.

Dans son post FB, il a rappelé les traits de caractères qui allaient faire de Michel Konen un journaliste reconnu par la profession et salué par de nombreux interlocuteurs. « Je le revois encore, ce soir d’hiver, vêtu de son loden sapin, dans les locaux du boulevard d’Avroy (ancienne adresse de la rédaction de la Gazette de Liége, ndlr), m’affirmer avec force qu’il ne voulait faire aucun autre métier que celui de journaliste. J’ai pu l’aider à construire sa carrière et je n’ai jamais eu qu’à m’en féliciter. Il avait le journalisme dans les tripes. Jamais il n’a compté ses heures et, souvent, le soir après une journée éreintante, dans la salle de rédaction désertée de toute activité, nous faisions le bilan de tout ce que nous avions écrit », témoigne Lily Portugaels dans son post.

Sa disparition me touche comme celle d’un fils. Il était le premier journaliste que j’ai engagé dans ma carrière de directeur de journal.

Une carrière bien remplie

Michel Konen quittera le journal où avait sévit, bien des années avant lui, un certain Georges Simenon, le père du commissaire Maigret, pour rejoindre la RTBF dont il avait réussi le concours d’entrée. D’abord journaliste, le natif de Malmedy à la voix rocailleuse y a couvert plusieurs sujets tout en gravant les échelons pour devenir successivement rédacteur en chef du journal parlé des radios de la RTBF, puis rédacteur en chef du journal télévisé. Homme de conviction et doté d’un caractère fort caché sous des dehors doux et sensible, Michel Konen prend un congé sabbatique en octobre 2003 pour rejoindre dans la foulée La Libre Belgique en tant que directeur et rédacteur en chef de la rédaction. J’y travaillais déjà avant son arrivée. Il est devenu un coach et un ami.

A la tête de la rédaction de la Libre, il a mené différentes réformes avec les équipes, notamment la politique de la Une avec un sujet fort, l’intégration de cahier de La Libre 2 et le lancement de la nouvelle Libre compacte. « Le monde change et La Libre aussi et pourtant si elle change, elle reste elle-même parce qu’elle garde son âme. Ce nouveau journal que vous avez entre les mains est plus pratique, plus facile à lire, plus agréable à regarder. Il est plus beau, mais toujours aussi riche et aussi dense en informations et en dossiers originaux… ». C’est en ces termes qu’il présenta la nouvelle Libre compacte, il y a près de 20 ans.

Un empathique et un bon vivant

Il décidera de retourner à la RTBF en 2009 à l’issue de son congé sabbatique de 6 ans, mais sa nouvelle fonction n’étant pas clairement définie, il rejoindra finalement le cdH en tant que directeur de la communication en janvier 2010. Il laisse un souvenir impérissable à tous ceux qui ont croisé un jour sa route. « C’est Michel qui m’a engagé à la RTBF. J’entends encore sa voix, son rire. Je me souviens de ses coups de gueule, de sa compréhension aussi. Alors que ma maman était au plus mal, il m’avait dit « reviens quand tu vas mieux ». Je ne l’oublierai jamais », a répondu le journaliste Baudouin Remy (RTBF) au Post de Lily Portugaels. « Il connaissait, il maîtrisait l’écrit, la radio et la TV. Déjà, la multidisciplinarité mêlée à un sens aigu de l’information et à l’exigence de la précision. Sous sa carapace de journaliste, il y avait aussi un bon vivant, festif et amusant », a renchéri sa consœur Dominique Demoulin (RTL-TVi). « J’apprends avec tristesse le décès de Michel Konen. Directeur de la communication du cdH en 2010-2011, il fut aussi un grand journaliste de La Libre et de la RTBF. J’adresse à sa famille et à ses proches nos sincères condoléances », a tweeté mardi matin Maxime Prévot, président du cdH.

Le corps de Michel Konen repose au funérarium Jean François, rue des Prés, 140 à Waremme. La famille y sera présente les jeudi 20, vendredi 21 et samedi 22 janvier de 17h à 19h. La messe des funérailles sera célébrée en la cathédrale St-Pierre à Malmedy, le lundi 24 janvier 2022 à 11h30. Elle sera suivie de l’incinération au crématorium de Welkenraedt.

Nous présentons nos sincères condoléances à sa femme Monique ainsi qu’à ses deux filles et à ses petits-enfants.