POLLUTION NUMERIQUE

Télétravail et empreinte carbone, comment ne pas (trop) polluer?


La transition numérique s’est accélérée avec les différents confinements et le télétravail est bel et bien entré dans les mœurs de plus en plus de travailleurs belges dont l’activité professionnelle est possible à distance. Cependant, avec cette transition à marche forcée, principale conséquence  du Covid-19, se pose aussi la question de la pollution de notre empreinte carbone numérique. Rien que l’an dernier, pas moins de 319,6 milliards e-mails ont été envoyés et reçus chaque jour dans le monde. Oui, surfer et travailler sur ordinateur polluent comme toute activité humaine, mais certains réflexes permettent de diminuer cette pression supplémentaire placée sur notre planète bleue.

La pollution liée au numérique est plus silencieuse, moins visible, mais bien présente dans notre quotidien. Suite au dernier et accablant rapport du GIEC publié tout récemment, il est toujours aussi important d’être conscient de notre responsabilité écologique sur l’état de notre planète. Lorsque l’on parle de pollution numérique, il faut prendre en compte plusieurs facteurs. En effet, le numérique pollue lors de la création de nos appareils électriques, lors de leur utilisation, puis lorsque nous nous en débarrassons.

A l’horizon 2040, 14 % des émissions mondiales de gaz carbonique dériveront de la production et de l’utilisation de matériel informatique

Selon le rapport 2020 sur l’état du marché de l’électronique produit par 3stepIt, entreprise spécialisée dans l’utilisation durable de l’informatique par les entreprises, 84 % des entreprises européennes ont acheté du matériel informatique supplémentaires pour permettre à leurs employés de travailler chez eux et 60 % des compagnies prévoient de permettre à leurs travailleurs depuis leur domicile. Un changement d’habitude qui a dû s’intensifier cette année car l’étude prévoyait que 29 % des ordinateurs fixes seraient devenus obsolète en 2021. Les entreprises abandonnent leurs PC fixes au profit de solutions plus mobiles comme des tablettes ou des ordinateurs portables.

Une production de déchets électronique qui suit le mouvement

Il n’y a pas que les achats qui s’intensifient. La production de déchets électroniques suit logiquement cette tendance. L’étude prédit qu’à l’horizon 2040, 14 % des émissions mondiale de gaz carbonique devrait dériver de la production et de l’utilisation de matériel informatique.

Par an, ce sont 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques qui étaient produits jusqu’en 2020, selon le Global E-Waste Monitor 2020 de l’ONU. C’est l’équivalent de la mise au rebut de 1 000 ordinateurs portables chaque seconde. Une production de déchets qui risque de s’intensifier à cause de la crise pandémique. Le problème est que certaines entreprises ne savent pas où finissent leurs déchets électroniques et que ces derniers sont difficilement recyclables.

Seules 2/3 des entreprises savent où finissent leurs déchets numériques. Contenant des métaux précieux nécessaires à la production de ce matériel, certains de ces déchets électroniques peuvent se retrouver ensuite dans des pays en sous-développement, où leur exploitation par les habitants se fait dans des conditions dangereuses, pour leur santé et l’environnement. Un rapport de l’ONU de 2013 évaluait que 75 % des déchets électroniques échappent aux filières légales de recyclages et terminent dans des décharges à ciel ouvert.

L’impact de notre utilisation du numérique

Surfer, travailler, envoyer des e-mails et des messages polluent. Selon des chiffres de l’organisation Carbon Literacy project, lors de l’envoi d’un courriel standard, ce sont environ 4 gr de CO2 qui sont produits, soit autant qu’une ampoule basse consommation laissée allumée pendant six minutes. La note s’alourdit lorsque l’on ajoute à ces messages des pièces jointes volumineuses. On produit ainsi 50 g de CO2, soit l’équivalent de 500 mètres parcourus en voiture.
L’institut de statistiques Statista estime ainsi qu’environ 319,6 milliards d’e-mails ont été envoyés et reçus chaque jour en 2021. Une valeur qui devrait dépasser 376,4 milliards en 2025. Il ne faut donc pas négliger l’hygiène de votre boîte mail.

Pour diminuer notre empreinte carbone, il est important d’adopter de bons réflexes. Il est recommandé de se débarrasser des mails les plus anciens, devenus inutiles et qui ne sont plus consultés. En plus de la suppression de ces vieux messages, il est conseillé de vider régulièrement les dossiers « poubelle » et « archive » de nos services de messagerie.
Pour ne pas devoir multiplier ces « nettoyages de printemps », mieux vaut mettre en place de bonnes habitudes : désinscrivez-vous des newsletters qui ne suscitent plus votre intérêt. Pensez à supprimer ces dernières après les avoir consultés.

Le mantra le plus important à retenir est : on se débarrasse de l’inutile ! Pensez à supprimer ce qui ne vous intéresse pas au fur et à mesure. Au-delà de trois mails, pensez à utiliser le téléphone pour communiquer plutôt que des mails. On peut tous faire un petit quelque chose au quotidien pour diminuer notre empreinte sur l’environnement.

 

Maxime KLASSEN (st)