FRANCE

François Fillon, condamné à un an de prison ferme en appel, se pourvoit en cassation

AFP

L’ancien Premier ministre François Fillon condamné en appel début d’après-midi à un an de prison ferme et trois ans avec sursis dans l’affaire des soupçons d’emplois fictifs, se pourvoit en cassation. Une décision annoncée par ses avocats dans un communiqué, envoyé fin d’après-midi.

Pour rappel, bien qu’ils se disent innocents, François Fillon et son épouse, ainsi que l’ancien suppléant Marc Joulaud avaient été condamnés en juin 2020. En appel, le parquet général a requis cinq ans de prison dont un an ferme sous bracelet électronique, ainsi que 375 000 euros d’amende à l’encontre de François Fillon, pour détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux.

Condamné en appel, ce lundi  à un an de prison ferme sous bracelet électronique, les avocats de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy a choisi de se pourvoir en cassation.  Par ailleurs, à l’encontre de son épouse, Pénélope Fillon, l’accusation a réclamé deux ans de prison avec sursis ainsi que 100 000 euros d’amende et, contre Marc Joulaud, l’ancien suppléant, trois ans de prison avec sursis. Des peines d’inéligibilité respectivement de dix, deux et trois ans ont en outre été demandées.

Emploi fictif et abus de biens sociaux

En première instance, François Fillon s’était vu infliger, fin juin 2020, cinq ans d’emprisonnement dont deux ans ferme, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. Cette peine, suspendue par l’appel, restait aménageable: il aurait pu éviter la prison.
Quant à son épouse, elle s’était vu infliger trois ans d’emprisonnement avec sursis, 375 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité et Marc Joulaud, trois ans avec sursis, 20.000 euros d’amende avec sursis et cinq ans d’inéligibilité.

Le couperet est tombé

Cette fois, « Un faisceau d’indices a permis d’établir la «fictivité» des trois emplois de Penelope Fillon comme assistante parlementaire auprès de son mari et de son suppléant entre 1998 et 2013, rémunérés au total 612 000 euros net », a soutenu le ministère public, ironisant sur des activités «impalpables», dont les accusés n’ont pu prouver à aucun moment.
Aucune note, aucun rapport, aucune preuve d’activité réelle n’a pu être apporté par la défense. Et ce, alors que celle de Penelope Fillon s’est appliquée à camper une femme qui était «épouse» mais aussi «collaboratrice».

Selon l’accusation, l’embauche de Penelope Fillon comme «conseillère littéraire» en 2012-2013 au sein de la Revue des deux mondes était un «emploi de pure complaisance» concédé par Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de la publication et proche des Fillon.

Les avocats de Pénélope Fillon, absente comme son mari, à l’audience de ce lundi, ont dénoncé une «folie médiatique» autour du «Penelopegate», affirmant que si elle avait certes été «placardisée» au sein de la Revue des deux mondes, elle y avait bien «travaillé». Même condamnés, ils continuent de clamer leur innoncence.