DEVELOPPEMENT DURABLE

Namur, capitale, durant trois jours, de la lutte contre la pollution aquatique


Namur accueille pour la première fois, du 11 au 13 mai, le 17ème colloque annuel EcoBIM qui se tiendra par ailleurs, aussi pour la première fois aussi, en Belgique. L’occasion pour la centaine de scientifiques et d’acteurs du monde économique et culturel rassemblés à l’UNamur, pour aborder la thématique de la pollution aquatique de tirer la sonnette d’alarme sur ses effets à long terme sur la faune, la flore, et l’être humain. En effet, selon une étude publiée débuté d’année dans le journal scientifique Environmental Science & Technology, pour la première fois, la limite de la pollution chimique a été dépassée. Il serait grand temps d’agir. Sessions scientifiques, ateliers, et conférence grand public sont au programme de ces trois journées.

Tirer la sonnette d’alarme

Connaissez-vous l’écotoxicologie aquatique ?  Et bien il s’agit de la science qui étudie le devenir des polluants, le plus souvent d’origine anthropique, dans les écosystèmes aquatiques (océans, lacs, rivières, etc) ainsi que leurs effets sur la faune, la flore, et l’être humain.

Pour la première fois, la limite de la pollution chimique a, elle aussi, été dépassée

Déchets dans nos mers et nos rivières, oiseaux mazoutés pendant une marée noire, polluant déversés par accidents ou relargage continu et généralisé de milliers de substances chimiques différentes dans nos océans, rivières ou lacs…Aujourd’hui, cette pollution chimique est devenue un paramètre majeur du changement global, au même titre que le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité. Cette problématique sera au cœur du 17ème colloque annuel EcoBIM qui se déroule à l’UNamur du 11 au 13 mai, un colloque que la Belgique accueille pour la toute première fois.

Le réseau international EcoBIM rassemble des équipes de recherche du monde francophone dans des actions de collaborations bilatérales dans le domaine de l’écotoxicologie des milieux aquatiques sur un axe transatlantique. Il compte aussi parmi ses adhérents des acteurs du monde économique et culturel : exploitants de ressources aquacoles, parcs, aquariums, etc. A l’UNamur, c’est plus particulièrement au sein de l’institut ILEE (Institute of Life, Earth and Environment)  que des recherches sont menées dans ce domaine.

Un calcul qui en dit long

Selon une étude publiée le 18 janvier dernier dans le journal scientifique Environmental Science & Technology les limites planétaires, concept proposé dès 2009 par une équipe menée par le suédois Johan Rockström, doivent être considérées comme des lignes rouges qui, si elles sont dépassées, exposent l’humanité à des modifications brutales, imprévisibles et potentiellement catastrophiques.

Et précisément, cette étude a calculé pour la première fois que la limite de la pollution chimique avait elle aussi été dépassée. Il est donc urgent que le monde scientifique intègre les risques occasionnés par la pollution chimique comme un paramètre important du changement global. Car tout comme le changement climatique ou l’érosion de la biodiversité précédemment.

Polluants aquatiques, quels effets à long terme?

La pollution des mers et de nos rivières est constante. Il est dès lors important d’évaluer les risques à long terme encourus par les écosystèmes naturels et par l’homme. C’est cette démarche d’évaluation du risque à long terme qui sera le thème central du 17ème colloque EcoBIM.

Durant ces trois jours, plusieurs sessions scientifiques seront organisées pour permettre aux participants d’échanger leurs connaissances et expertises sur diverses thématiques liées à l’écotoxicologie aquatique.
Toutes les recherches en lien avec l’écotoxicologie aquatique pourront s’inscrire dans des sessions comme: les multistress et les changements globaux ; les effets chroniques, multigénérationnels et évolutifs des polluants ; l’écotoxicologie des espaces portuaires et des zones côtières ; les nouveaux outils en écotoxicologie ; les macro, microplastiques et nanomatériaux ; les polluants organiques ; les éléments traces ; les polluants émergents ; la biosurveillance ; la neurotoxicité et les effets comportementaux des polluants,…

Une conférence grand public

L’objectif de ce colloque est aussi de tirer la sonnette d’alarme face à cette problématique et de sensibiliser le grand public à ces enjeux fondamentaux. Une conférence grand public, gratuite ouverte à toutes et tous sera proposée le vendredi 13 mai à 19h30. Son but ? Faire le point avec plusieurs scientifiques sur les risques à long terme de la pollution aquatique.

Lors de cette soirée, le sort des mammifères marins (phoques, dauphins, baleines) sera plus particulièrement abordé par une experte dans ce domaine : Krishna Das, océanographe (FNRS, ULiège).
Mais la conférence portera également sur l’impact de la présence de millions de micro-plastiques dans les milieux aquatiques, avec un exposé de Mohamed Banni professeur de Toxicologie moléculaire à l’Institut Supérieur de Biotechnologie de Monastir (Tunisie).
La soirée se clôturera par un débat, en présence d’un panel de scientifiques sur les enjeux à venir des pollutions aquatiques. A noter que cette conférence, sera précédée d’un atelier dédié à la vulgarisation scientifique et à la diffusion des sciences qui s’adresse à un public varié.

Pour en savoir plus : https://ecobim2022.unamur.be/