Enquête conjointe après des allégations de meurtres de migrants en Arabie saoudite
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Les accusations de meurtres de migrants éthiopiens par les gardes-frontières saoudiens suscitent une controverse majeure. L’Arabie saoudite rejette les conclusions d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) qui fait état de centaines de décès entre mars 2022 et juin 2023. En réponse, l’Ethiopie annonce une enquête conjointe avec l’Arabie saoudite pour élucider les faits. Les récits choquants dépeignent des scènes d’horreur impliquant des tirs meurtriers et des traitements inhumains envers les migrants, suscitant des appels internationaux pour des enquêtes transparentes.
L’annonce d’une enquête conjointe entre l’Ethiopie et l’Arabie saoudite vise à éclaircir ces accusations troublantes. Le Gouvernement éthiopien, malgré des relations historiques avec l’Arabie saoudite, s’engage à enquêter sur ces allégations en coopération avec les autorités saoudiennes. Cette initiative reflète la gravité des allégations et la nécessité d’une réponse commune pour établir la vérité.
Récits de terreur : Les détails du rapport de HRW
Le rapport de HRW se base sur des témoignages poignants de migrants éthiopiens. Les descriptions parlant d’« armes explosives », de tirs à bout portant et de brutalités infligées aux migrants soulèvent des questions sur la dignité humaine et les droits de l’homme. Les témoins rapportent des scènes d’horreur avec des migrants gravement blessés, démembrés ou déjà morts, exposant ainsi la gravité des allégations et l’ampleur du drame humain.
Implications internationales et demande de transparence
Les réactions internationales n’ont pas tardé. La France, les Etats-Unis et l’Union européenne ont appelé à des enquêtes transparentes pour établir les faits. Cette situation soulève des préoccupations plus larges concernant les droits des migrants et la manière dont ils sont traités aux frontières. Alors que les tensions s’intensifient, la coopération entre l’Ethiopie et l’Arabie saoudite dans cette enquête conjointe sera scrutée attentivement par la communauté internationale.
Pour rappel, dans un rapport publié le 21 août, Human Rights Watch (HRW) a émis une alarme concernant un potentiel « crime contre l’humanité ». L’Organisation non gouvernementale (ONG) accuse l’Arabie saoudite d’avoir perpétré des violences meurtrières à l’encontre de migrants éthiopiens traversant sa frontière avec le Yémen, un pays en proie à un conflit depuis huit ans. HRW qualifie ces actes de meurtres « systématiques et répandus », impliquant au moins 655 personnes, bien que le chiffre réel pourrait atteindre plusieurs milliers.
L’enquête de l’ONG s’appuie sur les témoignages de rescapés, des images satellites, des vidéos et des photos circulant sur les réseaux sociaux. Nadia Hardman, membre de HRW, a souligné que malgré les « milliards investis » dans le domaine du sport et du divertissement pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite, cela ne devrait pas détourner l’attention de ces « atrocités ». HRW a appelé le gouvernement saoudien à mettre un terme immédiat à ces massacres et a sollicité d’urgence une enquête de l’ONU.
Hamid CHRIET L-Post Correspondant (Londres/Paris)