Premier jour de grève réussi chez Ryanair à Charleroi Airport : la compagnie fait appel à des volontaires - L-Post
DURCISSEMENT DE LA GREVE EN VUE CHEZ RYANAIR

Premier jour de grève réussi chez Ryanair à Charleroi Airport : la compagnie fait appel à des volontaires

Des pilotes brandissent des pancartes lors d'un mouvement de grève en août 2023 à l'aéroport de Charleroi. AFP

Les syndicats tirent un bilan positif de la première journée de grève ce lundi 14 avril chez Ryanair à l’aéroport de Charleroi. Pour opérer ses vols, la compagnie aérienne à bas tarifs aurait fait appel à des volontaires. La direction ignore pour l’instant les syndicats, mais ces derniers préviennent que si la compagnie aérienne refuse le dialogue, les actions pourraient se poursuivre. Ils brandissent la menace d’un été mouvementé sur le tarmac de Charleroi Airport. Ils accusent Ryanair de chantages et de diffamation vis-à-vis du personnel de cabine et des pilotes. La grève de ce lundi 14 avril est une réaction à l’échec des négociations avec la direction de la compagnie aérienne qui refuserait de mettre en place un système de volontariat pour les vols à destination des zones de conflit (Tel-Aviv, Amman). Elle est d’une durée indéterminée, témoignant ainsi de la détermination des syndicats.

C’est une première journée de grève réussie. La compagnie aérienne Ryanair a été obligée de faire appel à des volontaires.

Annoncée par communiqué le dimanche 13 avril, la grève du personnel de Ryanair a connu son premier jour ce lundi 14 avril à l’aéroport de Charleroi. Et d’après les syndicats, le bilan est plutôt positif. « C’est une première journée de grève réussie. La compagnie aérienne Ryanair a été obligée de faire appel à des volontaires. Nous n’avons pas eu de de nouvelles de la direction. La situation risque de s’envenimer pour la période d’été. Si Ryanair refuse de discuter avec nous des problèmes qu’il y a encore actuellement et des inégalités qu’ils continuent à commettre. Ça veut donc dire que nous ne garantissons certainement pas un été calme et serein au sein de la compagnie si celle-ci ne change pas son fusil d’épaule », nous a confié Didier Lebbe, permanent syndical CNE, responsable du secteur aérien (à l’exception du dossier Brussels Airlines).

Grève pour une durée indéterminée

La grève qui a démarré ce lundi est d’une durée indéterminée. Elle est la conséquence de l’échec des dernières négociations avec la direction de Ryanair relatives à la demande des syndicats pour l’organisation d’un système de volontariat pour les vols à destination des zones de conflits (Tel-Aviv, Amman). En effet, une ultime tentative de conciliation au SPF (Emploi, Travail et Concertation sociale) n’a pas abouti, obligeant ainsi les syndicats (CNE, ACV Pus) a déposé un préavis de grève.

Il y a des travailleurs qui veulent bien y aller, et d’autres qui ne veulent pas. Or, Ryanair oblige ceux qui refusent en les menaçant de licenciement.

« Le préavis marque un tournant dans un conflit qui couvait depuis plusieurs mois. Depuis le début du conflit en Israël, Ryanair refuse d’organiser un système de volontariat pour les vols vers Tel Aviv et Amman, qui sont des zones de conflits. Il y a des travailleurs qui veulent bien y aller, et d’autres qui ne veulent pas. Or, Ryanair oblige ceux qui refusent en les menaçant de licenciement », poursuit le responsable syndical.

Il précise que leur revendication pour le volontariat est une question de bon sens. Le même sujet a été à l’origine de tensions sociales chez Brussels Airlines à Brussels Airport, mais la filiale de Lufthansa a reconnu que Tel-Aviv est toujours considéré comme une zone de guerre. Elle a, de son côté, opté pour le volontariat et a même prévu des incitants pour motiver les candidats.

Des dirigeants de Ryanair inflexibles

Difficile donc de comprendre la position de Ryanair face à la demande des représentants des travailleurs. « Ryanair nous raconte depuis les premiers jours du conflit qu’elle a son propre service de renseignement et que celui-ci lui a dit que la situation est safe et qu’on peut reprendre les vols. Mais nous ne les croyons pas évidemment », rétorque Didier Lebbe.

Le même sujet a été à l’origine de tensions sociales chez Brussels Airlines, mais la compagnie aérienne belge a opté pour le volontariat avec des incitants à la clé.

Il fustige donc la position intransigeante des dirigeants de la compagnie aérienne à bas tarifs. « La situation se durcit avec la direction de Ryanair qui devient de plus en plus inflexible. Elle recommence avec des menaces, du chantage, de la diffamation et des mensonges vis-à-vis de du personnel. Il y a beaucoup de problèmes qui sont en suspens et que la compagnie refuse de régler tant pour les cabines que pour les pilotes », observe le permanent syndical.

Reste à voir maintenant combien de temps durera l’intransigeance des dirigeants de la compagnie aérienne irlandaise.