CULTURE

“Billy Wilder et moi”, retour à la comédie pour Jonathan Coe


Belle découverte que ce roman portrait signé  Jonathan Coe en 2020 et traduit en ce printemps par Marguerite Capelle, chez Gallimard, col. du monde entier.  L’auteur britannique revient ici à la comédie laissant de côté les questions internationales pour aborder le destin singulier de l’un des cinéastes les plus emblématiques de l’âge d’or des comédies hollywoodiennes et de la Fox. Un voyage au cœur du cinéma, nostalgique, tendre, rempli d’humour, de répliques et d’illusions. 

“Billy Wilder et moi” est de ces livres que l’on sait déjà en commençant qu’on aura envie de le conserver précieusement pour le relire plus tard encore. Ce roman de formation, touchant dresse un portrait intime d’une des figures emblématiques du cinéma des années 50 et 60 portant un regard de fin de vie sur son œuvre, mais pas seulement. Ce faux biopic largement inspiré de la réalité raconte avec tendresse et nostalgie les dernières années de ce Wilder  d’origine polonaise, icône des grandes heures de la Fox.

C’est aussi l’histoire de Calista, mère de famille d’origine grecque  vivant à Londres de créations musicales pour le cinéma qui se souvient de ce voyage, en 1977, l’a mena en Californie à la découverte du nouveau monde. Le hasard de la vie la mène à Los Angeles où par hasard, elle rencontre un certain cinéaste sur le déclin dont elle ne connait absolument rien. Une rencontre qui va bouleverser sa vie. Elle deviendra le temps d’un tournage l’assistante du maître sur son dernier film “Fédora”, tourné en Europe, en Grèce.

La suite? Il faut la lire, la découvrir, la dévorer. A travers une écriture accessible et élégante, l’auteur nous raconte les souvenirs du personnage principal, mal dissimulé derrière Calista qui témoigne au fil des pages de sa passion et de son admiration pour le cinéaste disparu en 2002. C’est un régal pour qui aime le cinéma de ce monstre sacré de la comédie américaine de ces années-là et une aubaine pour les amateurs de cinoche avides de petites histoires derrière le clap de fin. On y retrouve forcément des répliques cultes. L’ouvrage aborde aussi le parcours du légendaire scénariste Diamond, complice de Wilder. Le livre se lit comme on regarde un film entre dialogue et description. Documenté à foison, “Billy Wilder et moi” nous en apprend pas mal sur les coulisses de tournage, mais aussi sur l’homme, sa vie, ses souvenirs, sa vision du monde, ses angoisses, sa lucidité sur le point de bascule entre célébrité et postérité.

Cette lecture vous convie au voyage dans le temps, celui d’une époque révolue. Ce livre nous incite à revoir encore et encore Fédora, le dernier chef d’œuvre mais aussi Certains l’aiment chaud, la Garçonnière, Boulevard du crépuscule ou encore Sept ans de réflexion et pas seulement pour le sourire de Maryline. Un livre pour l’été! On recommande vivement.

 

Photo: N. Seef