ECONOMIE

Shur-Lok International: le personnel à l’arrêt

SHURLOK

Le climat est de plus en plus tendu chez Shur-Lok International à Petit-Rechain (Province de Liège): les travailleurs se sentent humiliés par l’indécence des montants proposés par la direction dans le cadre du volet social. L’entreprise engrange de plantureux bénéfices, mais veut licencier 33 membres du personnel sans trop délier les cordons de la bourse. Malgré de longues et nombreuses négociations, la direction refuse d’indemniser correctement les travailleurs dont elle souhaite se séparer. Un bureau de conciliation a eu lieu le 16 juin pour tenter de débloquer la situation… en vain. L4entreprise est à l’arrêt complet depuis le 22 juin.

Spécialisée dans la fabrication de fixations métalliques pour l’aéronautique, l’entreprise Shur-Lok International de Petit-Rechain, dans l’arrondissement de Verviers, affiche des résultats positifs depuis plusieurs années, y compris en 2020. Pourtant, à la mi-septembre, elle a annoncé son intention de licencier 33 personnes sur les 93 occupées sur le site : il fallait absolument rassurer les actionnaires effrayés par la crise sanitaire…

Le personnel à l’arrêt complet

Depuis le 16 juin dernier donc, l’employeur continue de camper sur ses positions. Profondément déçus par l’absence totale de reconnaissance d’une entreprise pour laquelle ils mouillent leur maillot, les travailleurs ont décidé d’observer, dès le lendemain, trois heures d’arrêt de travail chaque jour. La réponse de Shur-Lok ? Le non-paiement des heures prestées ces jours-là. Une annonce qui a encore attisé la colère du personnel.

Le personnel a décidé de passé à la vitesse supérieure. Depuis hier, le personnel s’est mis en arrêt complet.  Lors du démarrage de la procédure Renault, la direction a dû être recadrée par le SPF Emploi parce qu’elle n’était pas dans les clous. “Au fil des négociations, les organisations syndicales, en front commun, ont démontré qu’une série de chiffres présentés par la direction étaient erronés et elle a bien dû en convenir. Le nombre de licenciements annoncés a pu être réduit de moitié : on est passé de 33 à 15 emplois menacés“, explique René Petit, secrétaire permanent CSC Metea. D’après le syndicat chrétien, dès l’ouverture des débats sur le volet social, Shur-Lok a fait preuve d’un irrespect envers ses travailleurs, un irrespect d’autant plus scandaleux en regard des dividendes versés chaque année aux actionnaires. Pour l’heure, la tension monte, le dialogue semble dans l’impasse.

R.K.