EDITO

L’imbroglio belge en mode CST, on aime un peu, beaucoup, pas du tout


C’est ce vendredi 15 octobre qu’entrera en vigueur, pour une durée, paraît-il, de deux mois et demi seulement, le fameux Covid Safe Ticket ou CST aussi appelé Pass sanitaire (chez nos amis français). Mais attention, il entre en vigueur à Bruxelles et en Wallonie mais pas en Flandre. Ouch… Va falloir la jouer serrer pour qui (les non vaccinés) voudra passer entre les mailles du filet d’un restaurant en Belgique francophone. Une autre forme de discrimination ? C’est là un autre débat. Quoique…

Néanmoins, tant que les terrasses auront pignon sur rue, on pourra se passer de ce “laisser-passer resto” partout en Belgique. Hein, comment? Oui, en terrasse le CST n’est pas imposé aux établissements de l’Horeca. En pratique, la zone concernée par l’imposition du fameux sésame en certains lieux s’étend sur les 262 communes wallonnes et les 19 autres de Bruxelles-Capitale.
En revanche, si vous partez en virée sur la côte belge, à Bruges, Gand, Courtrai, à Anvers ou dans les Fourons, nul besoin de CST. Pas même de masques d’ailleurs. Dans certains (et nombreux) restaurants et brasseries flamands, ceux qui jouent de la proximité avec la frontière de la région sœur, on rappelle, rieur, à tout Francophone qui se respecte (et qui veut l’entendre) « Hier in Vlaanderen, niet masker ! ». 

Quand on réfléchit deux secondes à la taille de notre plat pays, ces différences de régimes nous font rire aux éclats (sous cape).

Rappelez-vous le temps dramatiquement drôle de la gestion des couvre-feux…

Pour rappel, le CST devra être présenté, quelle que soit la jauge, à l’entrée des discothèques, des hôpitaux, des maisons de repos, des salles de sport, des hôtels, des cafés et des restaurants.  Contrairement à la France, les terrasses ne seront donc pas soumises à la présentation du fameux QR code.
Le Covid Safe ticket s’appliquera dans nos régions jusqu’au 31 décembre. « Cette mesure pourrait toutefois être levée si le taux de vaccination et le taux de reproduction de virus en Wallonie atteignent les taux des régions et pays d’Europe les plus performants », précisait récemment le Gouvernement wallon.

Les Français qui se rendront chez nous, dès ce vendredi 15 octobre, pourront, eux, montrer leur Pass sanitaire européen. Attention, pas le Pass sanitaire français. Afin de respecter nos mesures, il suffira aux Français de convertir leur Pass en certificat Covid européen (via l’appli TousAntiCovid).

Et nos voisins, comment procèdent-ils ?

En Allemagne, le Pass sanitaire de l’Union européenne est obligatoire pour participer à certains événements ou se rendre au restaurant dès 12 ans. Le pays envisage même de nouvelles règles pour limiter l’accès à certains lieux uniquement aux personnes vaccinées ou guéries du Covid-19, supprimant la possibilité de test. Discrimination quand tu nous tiens… A noter que ce certificat Covid est également obligatoire pour entrer dans le pays à partir de 12 ans.

Au Luxembourg, les restaurants, bars ou cafés peuvent, eux, décider d’appliquer le régime CovidCheck,  comme bon leur semble. Cela leur permet de bénéficier de règles sanitaires assouplies, ou non. Dans ce cas, ils doivent toujours respecter le port du masque et la distanciation physique. L’accès aux hôpitaux est également soumis au vaccin, rétablissement, test ou autotest sur place dès l’âge de 6 ans. Sauf pour les urgences ou les personnes atteintes du Covid-19 doivent être hospitalisées.

Quant à nos voisins du nord, le CST néerlandais, se nomme «Pass covid». Entré en vigueur le 25 septembre dernier, il donne accès aux restos, bars et festivals. Par ailleurs, les Pays-Bas ont aboli la distanciation physique. Le Pass Covid y est nécessaire dès l’âge de 13 ans. Le port du masque y reste obligatoire dans les transports publics et les aéroports, mais pas dans les trains. Soit partout, un pays, une même règle. A noter notre chance : le CST belge est admis dans tous les pays proches.

Ce petit tour d’horizon continue de nous donner à voir les mesures et conséquences ubuesques, voire peut-être dangereuses, qu’a provoqué l’apparition du virus planétaire dans nos contrées depuis une année et demi déjà.

Si nos voisins n’échappent pas aux mesures prises (follement?) par les autorités politiques, scientifiques ou médicales, force est de constater, que depuis le début de la crise sanitaire, la Belgique a brillé par sa fascinante gestion multifacette des mouvements des uns, Francophones/Wallons et des autres, Flamands ou Germanophones. Rappelez-vous le temps  (dramatiquement drôle) de la gestion des couvre-feux lors des confinements…

Et ça continue, encore et encore. C’est que le début ? D’accord, d’accord.