IMMIGRATION/EDUCATION

Nouvelle affaire d’un étudiant africain venu étudier à l’UCLouvain arrêté dès son arrivée à Brussels Airport

Copie du visa de Yao Kouakou. D.R.

Arrivé de Côte d’Ivoire le 27 octobre pour poursuivre sa scolarité à l’Université catholique de Louvain (UCL), Yao Kouakou Yves Hermann est en détention depuis lors au centre Caricole à Zaventem et risque l’expulsion à tout moment. Il avait pourtant un visa d’étudiant en règle. Mais les policiers ont estimé que le motif de son voyage était suspect parce qu’il serait arrivé après que les cours aient commencé à l’UCL. Les associations dénoncent une arrestation arbitraire et un remake de l’affaire Junior Masudi Wasso.

Le triste épisode de l’affaire Junior Masudi Wasso (20 ans) serait-il en train de se répéter à l’aéroport de Bruxelles-National? Il s’agit du dossier de l’étudiant congolais arrivé en Belgique pour poursuivre son cursus scolaire à l’Université catholique de Louvain (UCL), mais qui a été arrêté à Zaventem par la police des frontières malgré le fait qu’il avait un visa en bonne et due forme et qu’il était régulièrement inscrit à la faculté d’économie et de gestion. Il a atterri le 18 septembre, mais a été maintenu en détention jusqu’au 4 octobre avant d’être admis sur le territoire belge.

Mais ce week-end, on apprend qu’un autre étudiant africain se trouve dans le même cas, en détention à Caricole, le même centre pour illégaux en attente d’expulsion que Junior Masudi Wasso. En effet, Yao Kouakou Yves Hermann, âgé d’une vingtaine d’années est arrivé à Zaventem le 27 octobre dernier muni d’un visa étudiant pour suivre un master en journalisme à l’UCL. Mais après avoir été soumis à un interrogatoire par des agents de la police des frontières, il a été incarcéré à Caricole. Les policiers ont estimé qu’en arrivant après le début des cours à l’UCL, le motif de son voyage était suspect.

Tout a été fait pour qu’il ne puisse pas finaliser son inscription dont la date butoir est le 31 octobre 2021 au risque de devoir fournir une dérogation de son université (UCL) .

Contrecarrer son inscription à l’Université

D’après le collectif de Défense des étudiants noirs en internement aux frontières (DENIF), « tout a été fait pour qu’il ne puisse pas finaliser son inscription dont la date butoir était le 31 octobre 2021 au risque de devoir fournir une dérogation de son université (UCL) ». Par ailleurs, défendu par l’avocate Me Annick Hendrickx, le jeune étudiant, originaire de la Côte d’Ivoire (un pays de l’Afrique occidentale) a introduit un recours auprès du Conseil du contentieux des étrangers (CCE), lequel a rendu une décision en sa faveur. Il aurait dû être libéré vendredi, mais l’Office des étrangers aurait interjeté appel de la décision du CCE balayant ainsi tout espoir pour Yao Kouakou d’accéder au territoire belge pour finaliser son inscription. Le collectif assure avoir averti les autorités académiques de l’UCL et l’ambassade de la Côte d’Ivoire à Bruxelles.

Ce nouveau cas d’un étudiant africain empêché par des policiers d’accéder au territoire belge, alors qu’il a des documents en règle interpelle le collectif DENIF. « À l’heure où toute la Belgique n’a pas encore digéré le cas Junior Masudi Wasso et qu’il n’est pas encore totalement refermé, au moment où on commémore les 40 ans de la Loi Moureaux et à quelques jours du dépôt du rapport des différentes commissions sur le passé colonial de la Belgique, nous voici de nouveau confrontés à une autre affaire qui s’annonce tout aussi rocambolesque », commentent ses responsables. « Il est temps qu’une enquête et un audit se fassent à l’intérieur de la police aux frontières et au sein de l’Administration de l’Office des Étrangers. Cela y va de la vie de nombreux jeunes africains régulièrement arrêtés et emprisonnés à Zaventem », estime le collectif, anciennement dénommé « Collectif Libérez Junior Masudi Wasso ».

Ph. Law.