ECONOMIE

Radiomics lève 6 millions d’euros afin de financer sa 1ère étude IA afin de lutter contre le cancer


LIEGE. Radiomics, société medtech spécialisée dans l’extraction d’informations quantitatives à partir d’images médicales standard à l’aide de technologies basées sur l’intelligence artificielle (IA). Elle vient de clôturer un second tour de financement de 6 millions d’euros auprès de ses principaux investisseurs (Epimede et Noshaq) et donateurs en vue de financer de nouvelles initiatives, notamment son développement international et sa première étude prospective sur des modèles d’intelligence artificielle en imagerie afin de contrer le cancer du poumon.

Radiomics vient de clôturer une seconde levée de fonds de 6 millions d’euros auprès de ses principaux investisseurs  que sont Epimede et Noshaq ( ex Meusinvest) et auprès de ses donateurs dont le département de la recherche et du développement technologie du Service Public de Wallonie et ses subventions sans effet dilutif mais  aussi des banques.

Un financement pour la recherche et l’augmentation des effectifs

Créée en 2016 et installée à Liège, Radiomics est une société de recherche contractuelle (CRO, Contract Research Organization) d’analyse d’images de nouvelle génération, fondée sur l’expérience unique de ses fondateurs, pionniers de la science radiomique. Depuis sa création, l’entreprise s’est bien diversifiée et a fortement étoffé ses offres de services.

Même si l’oncologie reste l’un de ses domaines prioritaires, son objectif est de développer des applications radiomiques dans divers champs, et notamment dans le domaine respiratoire. Radiomics utilise sa technologie d’analyse d’images avancée basée sur l’intelligence artificielle (IA), le Deep Learning (apprentissage profond) et le Federated Learning (apprentissage fédéré) pour déceler les informations cachées dans les images médicales classiques.
Son but est de soutenir la prise de décision éclairée afin d’optimiser les essais cliniques des entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques et le développement de médicaments, mais aussi fournir aux cliniciens une approche basée sur la médecine personnalisée et donc centrée sur le patient.

L’étude SALMON dans le viseur

Pour Mathieu Delveaux, directeur financier de Radiomics, ce nouveau financement  est une aide considérable pour le développement  de la société dans le monde de la recherche mais pas seulement. « Cette somme, est également une soutien considérable pour le dédoublement de notre effectif au cours des 24 prochains mois, l’implantation de nouveaux bureaux à l’étranger et le renforcement de nos activités R&D dans le développement de nos logiciels en dispositifs médicaux visant à aider le diagnostic et le traitement de maladies. »

Deux partenaires solides

Outre les banques et le service public, ce financement supplémentaire a été rendu possible grâce au soutien des deux partenaires solides.D’une part le fonds Epimède et, naturellement, le fonds d’investissement liégeois aussi développeur de projets au portefeuille de 474 entreprises, Noshaq.
Le fonds Epimède capital accompagne les PME technologiques wallonnes non cotées et à potentiel de croissance en investissant dans leur capital. Un soutien qui a pour objectif d’accompagner les entrepreneurs ambitieux en leur apportant, outre une expertise et une solide expérience, et un réseau de contacts clés. Une approche construite sur le dialogue constructif et le challenge positif qui fait une fois encore ses preuves. Epimède est un partenariat public-privé dont la gestion est confiée à Noshaq.

« Epimède est heureux d’accompagner Radiomics dans la mise au point de solutions basées sur des données d’imagerie et de l’intelligence artificielle en permettant de personnaliser les chemins thérapeutiques contre les tumeurs cancéreuses solides. Ça fait complètement sens dans notre mission de soutenir des entreprises qui ont démontré leur excellence » souligne Marc Foidart Investment Manager chez Epimède.

Un sérieux soutien à l’étude prospective 

A cet égard, un rôle fondamental va être joué par « SALMON » (« meaSure lung cAncer bioLogy and treatMent respOnse via imagiNg »), une étude prospective, interventionnelle, multicentrique et multinationale validant des biomarqueurs, financée par Radiomics, impliquant 30 établissements de santé dans l’Union européenne, pour démontrer la valeur apportée par les modèles d’intelligence artificielle chez 1000 patients atteints de cancer du poumon non-à-petites cellules. Les résultats finaux de l’étude sont attendus pour 2025. L’étude, qui est la plus large et ambitieuse à ce jour dans le domaine, constituera une preuve de concept révolutionnaire de l’utilisation de biomarqueurs dérivés de l’imagerie médicale pour l’étude du cancer du poumon à l’aide de l’IA.

L’essai comprendra deux axes : d’une part rAtlas, visant à créer un atlas radiomique de la biologie cancéreuse, portant une attention spéciale aux voies oncogéniques telles que EGFR, KRAS, et PD-L1, répertoriant les altérations et signatures génomiques ainsi que les biomarqueurs protéiques de réponse à des thérapies ciblées, à l’immuno-, l’hormono- et la chimiothérapie.
Et d’autre part, aRECIST  qui a pour but de  valider une solution automatisée fiable et reproductible, pour évaluer la réponse des patients à la chimio- et immunothérapie. La solution permettra de fournir un diagnostic RECIST équivalent à celui fourni manuellement par un groupe d’experts en radiologie, accroissant l’efficacité des cliniciens et améliorant leur régularité.

« Le cancer du poumon étant la principale cause de mortalité liée au cancer, il a été choisi comme cible initiale pour étudier et montrer comment la radiomique peut rendre l’évaluation de la réponse plus rapide et fournir des biomarqueurs prédictifs précis et non-invasifs pour des outils de sélection en vue d’inclusion potentielle ainsi que pour des règles d’arrêt dans des essais cliniques et des traitements » explique Mariaelena Occhipinti, directeur médical de Radiomics.

Pour le Dr. Jan van Meerbeeck, responsable principal de l’essai SALMON le but de cet essai est d’utiliser des solutions d’intelligence artificielle pour acquérir un niveau d’information plus fin, subtil et précis sur la biologie du cancer pulmonaire. « C’est une étape supplémentaire vers une médecine de précision, où la radiomique complétera et améliorera le travail et la performance des cliniciens », précise-t-il.

 

Informations sur l’essai clinique SALMON : https://www.radiomics.bio/products/salmon-study