SIDERURGIE

La justice valide le plan de relance de Liberty Steel à Liège

Liège est aujourd'hui une succursale de Galati, mais cette dernière filiale du groupe a aujourd'hui des problèmes de trésorerie. Le redémarrage des outils de Dudelange a du plomb dans l'aile. D.R.

Le tribunal de l’entreprise de Liège a avalisé ce matin le plan de relance présenté par Liberty Steel et qui avait été approuvé par les créanciers pour sauver les sites de Tilleur et de Flémalle. Un soulagement pour les syndicats CSC-Metea et Setca. Et les 690 travailleurs  ont poussé un “ouf” de soulagement et  espèrent reprendre le travail rapidement.

Le  jugement était attendu. Le tribunal de l’entreprise de Liège n’a pas prolongé le suspens ce matin, il a avalisé le plan de relance présenté par Liberty Steel, en procédure de réorganisation judiciaire depuis quelques mois. Ce plan permet d’éviter la faillite, et la perte de 690 emplois supplémentaires aux 90 licenciement d’ores et déjà prévus dans le plan.
« Ouf, ça nous permet d’être un peu détendu; vous imaginez à quel point les travailleurs sont soulagés », a confié Jordan Atanasov, secrétaire permanent CSC Metea, après avoir vérifié que cette décision n’était pas conditionnée. « Nous avons hâte de lancer le redémarrage progressif de la structure, j’espère que cela se fera rapidement afin de rassurer aussi les clients et relancer les commandes. »

Une bonne nouvelle avant Noël

Depuis plusieurs semaines les sites concernés fonctionnent au ralenti, l’approbation du plan de relance permettra de rassurer les clients restés fidèles et les ceux qui avaient, un temps, suspendu, leur demande.  « Reste maintenant à relancer la Région et lever quelques incertitudes quant à la gestion des sites qui devraient fonctionner avec un soutien public/privé. » 

Liberty peut donc désormais mettre en œuvre son plan de réorganisation et de redressement et poursuivre ses activités.
« Le soutien de nos clients assure d’ores et déjà une certaine rentabilité, la situation n’a, pour l’heure, eu que peu d’incidence sur le carnet de commandes bien qu’on travaille “à façon” comme on dit; naturellement, cette nouvelle va rassurer les clients et nous permettre de renouer les contacts qui permettront, sur le long terme, d’assurer une véritable rentabilité des sites », conclut le secrétaire permanent CSC Metea.

Du côté de la Région wallonne, c’est également le soulagement qui domine après l’homologation du plan de relance de Liberty Steel. Le ministre régional de l’Economie, Willy Borsus (MR) indique que la décision du tribunal de l’entreprise « était une étape cruciale qui doit être concrétisée dans les faits et doit permettre une avancée positive pour l’entreprise et pour les travailleurs ». Il rappelle que l’objectif de la Région wallonne « est de préserver le maximum d’emplois sur les sites concernés, de fixer des trajectoires industrielles  et d’investissement et des projections financières qui soient crédibles et soutenues par des garanties ». Il souligne qu’un dialogue permanent a été maintenu dans les dossier tant avec les syndicats, les dirigeants de l’entreprise et la Région (via son bras financier, la Sogepa). Il proposera de nouvelles rencontres aux différents acteurs pour faire le point sur la situation. Il faut dire qu’une intervention financière de la Région wallonne est demandée pour assurer la viabilité du nouveau plan de relance de Liberty Steel à Liège.

Eléments du nouveau plan industriel

Au niveau industriel, on n’en sait pas trop l’organisation qui devrait être mise en place. Les grandes lignes que nous dévoilions, il y a quelques jours, sont toujours d’actualité (L-Post du 12 novembre 2021): départ d’environ 90 travailleurs Equivalents temps plein (ETP), partenariat avec le groupe Trivium Packaging, mise sous cocon de la ligne de galvanisation 4, approvisionnement des lignes de fer blanc par ArcelorMittal, etc. Il nous revient par ailleurs qu’ArcelorMittal n’est plus créancier de Liberty Steel, car une dernière tranche de 35 millions d’euros lui aurait été réglée par les dirigeants de la filiale du groupe Gupta.