SOCIETE

Du carton et une nuit blanche : les infirmiers de rue sensibilisent au sans-abrisme


La Région de Bruxelles-Capitale compte près de 5300 personnes sans abri ou mal logées. Plus de 700 d’entre elles dorment systématiquement dans les rues de la capitale. A Liège, on estime à environ 500 le nombre de personnes dormant dehors et la pandémie a aggravé les inégalités en termes de précarité. Les mesures sanitaires isolent encore plus, les services de soins de santé et relais administratifs sont moins facilement accessibles. Les SDF sont plus que jamais tenus à distance par le reste de la population. La campagne Padeböl, initiée par « Infirmiers de rue », demande des solutions urgentes pour le sans-abrisme. L’une des priorités est la création de logements plus abordables pour les personnes vulnérables.

Parmi les personnes sans-abris, le groupe le plus fragile est celui des individus qui présentent une très mauvaise santé, combinent des problèmes mentaux et physiques et vivent dans la rue depuis de nombreuses années. De manière général, leurs contacts avec les services médicaux et sociaux sont complètement coupés.
C’est avec ce groupe de personnes en particulier que travaillent « Infirmiers de rue ». En maraude, chaque jour, à Bruxelles et à Liège différentes équipes d’infirmier(ère)s et de travailleur(euse)s sociaux sillonnent les rues à la rencontre des personnes les plus vulnérables. Ils tentent de leur assurer un suivi médical et social intensif et sur le long terme. L’objectif ultime est de les sortir de la rue et de les réinsérer de manière durable dans un logement digne et adapté, un appartement individuel ou une institution de soins.

Il ne suffit pas de se dire : « pas de bol »

Les affiches de la campagne qui démarre fin novembre montrent un morceau de carton accompagné de l’inscription « Matelas Padeböl, 0,10 euro », en dessous desquels sont inscrits « Blague à part, ensemble, mettons fin au sans-abrisme » et un appel aux dons (Link vers : http://www.infirmiersderue.org/fr/faites-un-don) . Il ne suffit pas de dire qu’une personne est dans la rue parce qu’elle n’as pas eu de bol. Si sur les dix dernières années, « Infirmiers de rue » a pu reloger plus de 170 personnes, l’ASBL souhaite que soient mises en place des solutions durables plutôt que des mesures de gestion de crise, telles que les plans hiver ou la création d’abris de nuit.

 

Une nuit dehors pour réfléchir

Copyright : www.lesinfirmiersderue.org

A la campagne « Padeböl » est couplée l’action « Brussels Sleep Out @Home » L’association invite tous les Bruxellois à passer la nuit du 17 au 18 décembre à l’extérieur pour se conscientiser à l’absence de toit. « La nuit offre l’occasion de réfléchir à la manière, souvent emplie de clichés, dont nous considérons les personnes sans-abri. Pour résoudre le problème, il faut réfléchir de manière structurelle », soutient l’ASBL. « Les failles du filet de sécurité sociale doivent être comblées. Le problème n’est pas le manque d’abris d’hiver, mais le faible flux de personnes dans les abris d’urgence qui évoluent vers des logements réguliers et permanents. Si nous ne veillons pas à sortir systématiquement les personnes sans-abri de la rue pour les reloger, nous continuerons à créer des places d’accueil d’urgence année après année. Cela ne peut plus être une option ».

Plus d’informations et inscription via www.brusselssleepout.be

 

 

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