Crise au Niger : la junte militaire rejette l’idée d’un retour de Mohamed Bazoum au pouvoir
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Le médiateur en chef de la mission de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), l’ancien président nigérian Abdulsalami Abubakar a révélé lors d’une interview accordée à la chaîne BBC en langue Haoussa, que les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) réfutent catégoriquement toute idée d’un retour au pouvoir du président déchu Mohamed Bazoum. Par ailleurs, les relations avec la France ne s’améliorent pas. La junte au pouvoir vient de sommer l’ambassadeur français, Sylvain Itté de quitter le Niger. Ce dernier a 48 heures pour quitter le pays. La France a rejeter cette décision estimant que les « putschistes n’ont pas autorité » pour prendre une telle décision.
Dans cet entretien, le chef de la délégation de la Cédéao a affirmé que le CNSP est resté ferme et opposé au retour du président qu’il a renversé le 26 juillet dernier. « J’ai trouvé le général Abdourahamane Tiani très ouvert au cours des trois heures d’échanges que j’ai eus avec lui et le CNSP. Cependant les militaires nigériens sont intransigeants se fermant au retour au pouvoir du président déchu Mohamed Bazoum » a indiqué l’ancien chef de l’Etat nigérian au micro de la version Haoussa de la BBC. Selon Abdulsalami Abubakar, le CNSP dit « qu’il a déjà destitué le Président Bazoum et que son retour au pouvoir ne sera plus possible ».
Disposé à négocier sur toute autre chose
Selon l’émissaire de la Cédéao, le CNSP se dit disposé à tout négocier, sauf le retour de Bazoum, notamment la réouverture des frontières, la reprise de l’alimentation en électricité, la levée de l’embargo sur les médicaments et les produits de première nécessité. « Même en temps de guerre, il y a de l’humanité à autoriser les médicaments dans le pays » ont soutenu en substance les militaires au pouvoir à Niamey selon les propos rapportés par Abubakar.
Sur la proposition faite par la junte d’une transition de trois ans, Abdulsalami Abubakar estime qu’elle est raisonnable et soutient que c’est « quelque chose de positif » étant donné qu’au début le CNSP était fermé à toute négociation. « Ils auront une réponse de Tinubu (l’actuel président nigérian) » conclut l’émissaire.
Samedi 19 août dernier, au moment où arrivait à Niamey la capitale du Niger, la délégation de la Cédéao pour tenter de trouver une issue pacifique à la crise, le nouvel homme fort du pays Abdourahamane Tiani avait annoncé une « transition de trois ans au maximum » avant de rendre le pouvoir aux civils. Une proposition rejetée par l’organisation sous-régionale ouest-africaine qui exige une libération inconditionnelle de Bazoum et son rétablissement dans ses fonctions.
Par ailleurs, les relations avec la France ne s’améliorent pas. La junte au pouvoir vient de sommer l’ambassadeur français, Sylvain Itté de quitter le Niger. Ce dernier a 48 heures pour quitter le pays. La France a rejeter cette décision estimant que les « putschistes n’ont pas autorité » pour prendre une telle décision.
Anani Sossou, Correspondant L-Post en Afrique de l’ouest