GAND. Le militant d’ultra droite Dries Van Langenhove a été condamné, ce mardi, à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Gand. Ancien député du Vlaams Belang et ancien leader du groupe extrémiste « Schild and Vrienden », Van Langenhove se voyait reprocher, de même que plusieurs de ses camarades, des messages de haine et négationnistes tenus sur des forums de discussions.

Un an de prison, 16 000 euros d’amendes et dix ans d’interdiction d’exercice de ses droits civils. Telle est la condamnation prononcée ce matin à l’encontre de Dries Van Langenhove, fondateur et principal animateur du groupe suprémaciste « Schild & Vrienden ».

Schild & Vrienden (S&V) avait vu le jour en 2016. Son simple nom vaut déjà programme : ce n’est rien d’autre que le rappel du cri de ralliement des Flamands qui s’étaient révoltés contre les troupes du roi de France en 1302 à Bruges. Ceux qui ne pouvaient le prononcer correctement (ce qui traduisait leur origine française) étaient égorgés séance tenante. Dries Van Langenhove, ancien administrateur-étudiant de l’université de Gand  en était le promoteur et le chef de file.

Messages « provocateurs », négation de la Shoa, injures et menaces

A l’origine, les membres de S&V se contentaient d’échanger des messages « provocateurs » sur Facebook. Mais rapidement, ils passèrent de blagues (douteuses) de potaches typiques d’un certain folklore estudiantin à l’activisme pur et dur:  messages d’insultes envoyés à des personnalités de gauche ou des militants transgenres, menaces de mort, intrusions dans des conférences qui leur déplaisaient ou dans des locaux syndicaux.

En septembre 2018, la VRT diffusait un reportage mettant en lumière l’humour très particulier des sympathisants du groupe. Dans des « posts » diffusés dans des groupes fermés de Facebook et Discord (une plateforme de VoIP et de messagerie instantanée) on pouvait voir, par exemple, un Adolph Hitler souriant légendé « You can't be racist if there's only one race » mais aussi les mêmes moquant les camps d’extermination et la Shoa ou des membres de S&V poser avec des armes (peut-être factices).
Le même reportage montrait une délégation de Schild and Vrienden participer à une réunion de groupes identitaires européens rendant hommage au leader fasciste anglais Oswald Mosley (1896-1980).

Après les attaques du 7 octobre dernier, il se faisait remarquer par de nouveaux propos antisémites.

La diffusion du documentaire avait entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire et une vague de perquisitions. Cela n’avait pas empêché Schild & Vrienden d’organiser, en 2018, une manifestation contre l’immigration qui avait dégénéré. Plusieurs personnes avaient été blessées et des projectiles avaient endommagé les bâtiments de la Commission européenne.