INONDATIONS

Aux abords de certains barrages, Engie avait anticipé les crues dès le 12 juillet


Retour  sur les auditions de la commission d’enquête parlementaire Inondations. Hier, après avoir entendu différents responsables des barrages gérés par la Wallonie, les membres de la commission ont auditionné le responsable de l’exploitation des barrages de Bütgenbach et de Robertville pour Engie-Electrabel, Marc Locht. Dans cette région de la province de Liège, des actions avaient été anticipées dès le 12 juillet.

Avant de revenir, dès la semaine prochaine, sur le volet politique des responsabilités possibles dans ce dossier, avec les auditions très attendues du gouverneur de la province de Liège, Hervé Jamar, et de Catherine Delcourt, la commissaire d’arrondissement de la Province de Liège qui a remplacé le gouverneur aux premières heures de la catastrophe, retour hier en commission sur l’audition de Marc Locht, responsable de l’exploitation des barrages de Bütgenbach et de Robertville pour Engie-Electrabel.  « Sur nos deux barrages, des actions ont été entreprises préventivement en anticipation des précipitations attendues, sur base des prévisions de l’IRM », a-t-il expliqué. Dès le 12 juillet, nous avons progressivement augmenté le turbinage pour réduire le volume dans les lacs. Le 13 en soirée, trois turbines avaient été démarrées », a-t-il détaillé.

L’anticipation a éviter le pire

Le 14 juillet, en début de crue, Engie ouvrait les vannes de ses barrages pour retarder la montée du niveau dans les lacs. Les turbines sont alors arrêtées. Au pic de crue, 45 m3 d’eau par seconde rentrent dans les barrages. «  On en évacue 5 et on en retient 40″ alors que le niveau de la Warche, cet affluent de l’Amblève sur lequel se situent les barrages d’Engie-Electrabel, atteint sa capacité maximale. A l’heure de la décrue, enfin, l’entreprise augmente ses lâchers afin d’éviter d’atteindre le maximum de ses barrages. “La priorité, c’est toujours la stabilité de nos ouvrages. Dans la pratique, c’est très difficile de maintenir un équilibre entre l’entrant et le sortant dans un barrage », précise-t-il encore.

« Sans nos actions d’anticipation, on aurait été beaucoup plus proche de notre maximum. On aurait joué notre rôle d’écrêteur de crue mais on aurait eu beaucoup moins de marge de manoeuvre. C’est le fait d’avoir anticipé qui nous a permis d’être aussi radical  et de maintenir l’eau à un niveau constant », a-t-il conclu.

 

R.K. avec Belga

Photo. M. Coumont