GLASGOW

COP26: Boris Johnson propose un autre sommet en 2023

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’exprime lors d’une conférence de presse à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP26 à Glasgow le 10 novembre 2021. AFP

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson est revenu mercredi 10 novembre 2021 au sommet de la COP26 à Glasgow. Cette fois-ci en train et plus en jet privé. Il a tenté de sauver un accord sur le climat, et peut-être sauver sa réputation, après une semaine politiquement difficile à Londres. Il propose un autre sommet des dirigeants mondiaux en 2023 « pour envisager l’ambition sur les réductions d’émissions à l’horizon 2030 ». La COP26 jouera les prolongations ce week-end.

En ces derniers jours de COP26, Boris Johnson a exhorté les dirigeants du monde à « décrocher le téléphone » de leurs équipes de négociation. L’objectif du sommet est d’essayer d’éviter un changement climatique catastrophique et permettre aux négociateurs de prendre de bonnes décisions à Glasgow.

Selon Boris Johnson, « Il n’y a vraiment aucune excuse, car nous connaissons l’enjeu de ce sommet. Et le monde connaît le désordre dans lequel se trouve notre planète. Le monde a entendu les leaders de chaque pays, de chaque continent reconnaître la nécessité d’agir. Et le monde trouvera absolument incompréhensible si nous ne parvenons pas à le faire ».

Les négociations se prolongeront elles ce week-end ?

Boris Johnson a fait ses commentaires après que la délégation britannique a publié le premier projet d’un accord potentiel. Celui-ci notait « une vive inquiétude » concernant les objectifs existants. Collectivement bien en dessous des réductions d’émissions nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 C°, alors que les pays ont convenu d’essayer de faire des efforts en vertu de l’Accord de Paris de 2015.

Le projet demande aux pays de « revoir et de renforcer les objectifs de 2030 dans leurs contributions déterminées au niveau national, si nécessaire pour s’aligner sur l’objectif de température de l’Accord de Paris d’ici la fin de 2022. En effet, le but de 2015 était de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2 C°. Mais, six ans après, l’objectif est encore loin d’être atteint ». C’est pourquoi Boris Johnson tente le tout pour le tout. Il propose un autre sommet des dirigeants mondiaux en 2023 « pour envisager l’ambition sur les réductions d’émissions à l’horizon 2030 ».

Ce premier projet d’accord appelle également les pays « à accélérer la suppression progressive du charbon et des subventions aux combustibles fossiles ». Cela va certainement plaire aux pays en voie développement qui sont les plus vulnérables au changement climatique. Pendant le sommet de Glasgow, nous avons pu rencontrer certains négociateurs ainsi que ceux de la Grande-Bretagne qui avaient déjà fixé des délais pour l’élimination progressive du charbon.

Le texte encourage aussi les pays développés à augmenter le montant des fonds publics et privés. Chaque année cette aide est fournie pour que les pays en voie de développement continuent à s’adapter au changement climatique.

Le traité plaide pour un financement distinct pour couvrir les « pertes et dommages » causés par le changement climatique. Cependant, les États-Unis ont fortement résisté à toute suggestion selon laquelle les pays développés devraient payer une compensation pour l’impact de leurs émissions sur les pays les plus pauvres.

Consternation généralisée

C’est pourquoi les négociateurs de près de 200 pays débattront désormais du texte ligne par ligne jusqu’à ce qu’ils se mettent d’accord par consensus sur une version finale. Les négociations devraient se terminer vendredi 12 novembre 2021, mais pourraient se prolonger jusqu’au week-end.

Mardi, la consternation s’est généralisée lorsqu’une projection de Climate Action Tracker a révélé, sur la base d’une analyse des objectifs actuels des pays pour 2030, que le réchauffement mondial était susceptible de monter à +2,4 °C au-dessus des niveaux préindustriels. C’est pour cela que les scientifiques avertissent qu’une augmentation de la température à cette échelle entraînerait des ravages dans le monde entier en raison de l’aggravation des vagues de chaleur, des inondations, de la sécheresse, des tempêtes et de l’élévation du niveau de la mer.

Ce projet, publié mercredi avant l’aube, au Royaume-Uni devra être négocié par les pays au cours des trois derniers jours. Il devrait constituer la base du principal résultat du sommet, qui vise à clarifier et à s’appuyer sur l’accord de Paris.

Alexander SEALE (à Glasgow)