EDITO

Covid-19 : une autre approche que la stratégie du bouc émissaire ou la vaccination obligatoire

LP/Carole Sterlé

Le bouc émissaire est un concept qui a une origine ancestrale et il est encore plus d’actualité dans notre monde numérique et digital. Le Covid-19 a, en effet, réactivé cette victime expiatoire désignée comme responsable de cette pandémie que nous connaissons actuellement. Cette victime expiatoire a d’abord été le pangolin ensuite les laboratoires chinois (à ce jour, il y a tellement de rapports qui vont dans tous les sens et parfois se contredisent qu’il est impossible de se faire une opinion). Ont également été ciblés, les contrevenants aux couvre-feux, à l’interdiction de se déplacer, de se rassembler, les jeunes étudiants du supérieurs (hautes écoles, universités, etc.), les moins jeunes et d’autres encore.

Aujourd’hui, ce sont les non-vaccinés qui sont pointés du doigt dans cette pandémie dont on ne voit toujours pas la fin et avec des chiffres de contaminations et de décès qui jouent au yo-yo. On peut même se demander si on arrivera un jour à éradiquer totalement ce virus ou s’il n’est pas en train de devenir malheureusement le compagnon de l’humanité comme la grippe ou d’autres maladies.

Les non-vaccinés sont-ils réellement totalement responsables de nos malheurs dans cette pandémie ? Si on en croit les chiffres, rien n’est moins sûr.

En Flandre, plus de 90% de la population est vaccinée. Or actuellement le taux de propagation du virus y est important.

Si on se réfère à ce seul critère, l’identification des non-vaccinés comme étant cette victime expiatoire à poursuivre pour endiguer cette pandémie est inopportune. Plutôt que de les épingler et en faire des pestiférés, les autorités doivent plutôt renforcer la sensibilisation en dispersant davantage des informations objectives et de façon plus transparence. Et reconnaître humblement que le virus se joue de nous et que même si la vaccination nous protège des formes graves du virus, il ne faut pas abandonner pour autant les gestes élémentaires (se laver les mains régulièrement, port du masque, distanciation physique, etc.). Bref, inciter la population à davantage de prudence et de précaution. Il faut aussi responsabiliser davantage les citoyens, c’est une question de responsabilité collective. Par contre, la vaccination obligatoire pour tous est une fausse piste et ne ferait que durcir les oppositions.

Ne serait-il pas temps d’adopter une nouvelle approche ? N’est-il pas temps d’écouter d’autres scientifiques qui proposent d’autres solutions comme une prise en charge des patients atteints du virus ?

Nous fêterons bientôt le second anniversaire du début de cette pandémie et toutes les mesures qui ont consistés à lutter contre la circulation du virus ont échoué, soit totalement soit partiellement ou, à tout le moins, ont montré une efficacité relative. Le virus continue à circuler et ses différents variants mettent la lutte à rude épreuve.

Ne serait-il pas temps d’adopter une nouvelle approche ? N’est-il pas temps d’écouter d’autres scientifiques qui proposent d’autres solutions comme une prise en charge des patients atteints du virus ?
Certes, il faut poursuivre la vaccination, tenter de convaincre ceux qui refusent encore la vaccination, mais la contrainte est loin d’être la solution. Pour ce faire, il s’impose d’identifier les groupes cibles car contrairement à ce qui est véhiculé, il n’y a pas une catégorie de personnes qui refusent : Il y a des jeunes, des moins jeunes, des ouvriers, des intellectuel(le)s, des scientifiques…

Cependant et lorsqu’on voit les chiffres, notamment le taux de vaccination même si nous devions atteindre un taux de vaccination proche de 100 %, un constat doit être posé: le Covid-19 n’est pas près de disparaître. La population est à bout, l’économie va à vau-l’eau. De nouvelles mesures risquent de créer colère, frustration, mécontentement, rupture de confiance, etc. Bref, elles risquent de créer une situation que les extrémistes de tous bords ne se gêneront pas pour les canaliser et les exploiter à d’autres fins.

Il est temps d’aborder les sujets tabous comme le numérus clausus dans les facultés de médecins, il est temps d’envisager de valoriser davantage les professions médicales pour disposer de plus de candidats et éviter de faire face à une pénurie.

Dès lors, il est temps et à presque deux ans après le début de cette pandémie que nos politiques écoutent et entendent encore plus le milieu hospitalier qui demande plus de moyens, plus de personnels  pour soigner les malades. Il faut revaloriser les infirmiers/ières.

Il est temps d’aborder les sujets tabous comme le numérus clausus dans les facultés de médecins, il est temps d’envisager de valoriser davantage les professions médicales pour disposer de plus de candidats et éviter de faire face à une pénurie.

Car bien malin qui trouvera la solution pour éradiquer cette pandémie afin d’y être quitte mais une chose est sûre est que bon nombre de solutions ont déjà été tentées, mais n’ont pas fait leurs preuves et il serait dangereux pour nos démocraties de continuer avec des formules du passé comme le confinement, les fermetures de l’un ou l’autre secteur.