EDITO

Covid-19 : un triste aveu d’échec

Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) au milieu, à sa droite, le Wallon Elio Di Rupo (PS) et sa gauche, le Flamand Jan Jambon (N-VA) à l'issue d'un Codeco anti-Covid-19. BELGA

Près de deux ans après l’irruption du Covid-19 dans nos vies entraînant un lot interminable de décès et de complications pour certains, le virus se joue de nous. En Belgique (et dans les autres pays), force est de reconnaître aussi que les différentes politiques publiques mises en place pour le contrer semblent montrer une relative inefficacité. Ajoutons à ce tableau, la communication incohérente qui sème un désarroi dans la population.

Les Comités de concertation (Codeco) réunissant le Gouvernement fédéral et les représentants des différentes entités fédérées se multiplient avec leurs lots de mesures qui tombent les unes après les autres. Les responsables politiques, conseillés par un groupe de scientifiques, durcissent les mesures au fil des réunions du Codeco. Avec l’évolution de la situation sanitaire marquée par la propagation des contaminations par le virus, difficile de ne pas conclure, pour l’instant, qu’on est face à un triste aveu d’échec des responsables politiques et de leurs conseillers scientifiques.

Le Codeco annoncé pour ce vendredi matin dans la précipitation est attendu avec une certaine lassitude de la part de la population qui est au bord de l’exaspération.

Le Codeco annoncé pour ce vendredi matin dans la précipitation est attendu avec une certaine lassitude de la part de la population qui est au bord de l’exaspération. Si toutes les mesures proposées par le groupe de conseillers (GEMS) sont validées par les responsables politiques, on se retrouverait comme il y a un peu plus d’un an tout simplement dans un lockdown qui ne dit pas son nom : fermeture des écoles maternelles et primaires, masque dès l’âge de 6 ans, forte hybridation de l’enseignement dans le secondaire avec juste un jour de présentiel seulement pour les jeunes, suspension des activités de loisirs (sportives et autres),  fermeture des restaurants à 20h, télétravail poussé au maximum, évènements sportifs professionnels tenus à huis-clos, retour des bulles de contacts (5 personnes), etc…

Et pourtant, nous avons aujourd’hui plus d’un an de recul dans le combat contre le virus, mais il y a une fâcheuse impression que les choses n’évoluent pas. Malgré un taux de vaccination en constante augmentation, on ne peut pas dire qu’il y a une accalmie sur le front du combat contre le virus. Certes, les différents variants du virus compliquent la tâche ainsi qu’un certain relâchement dans le respect des mesures (distanciation physique, port du masque pour les adultes), mais ce n’est pas tout. Nos responsables politiques doivent changer de stratégie. Il faut ouvrir le cercle des conseillers et éviter d’exclure des experts qui prônent une autre approche. Poursuivre une politique qui affiche des résultats insuffisants ne fera qu’aggraver la situation. Cette approche ne fera que renforcer encore un peu plus la méfiance du public vis-à-vis des gouvernants.

La vaccination est importante et il faut la poursuivre, mais il faudrait se résoudre aujourd’hui à accepter l’idée qu’on va devoir vivre avec le Covid-19 et ses différents variants.

La vaccination est importante et il faut la poursuivre, mais il faudrait se résoudre aujourd’hui à accepter l’idée qu’on va devoir vivre avec le Covid-19 et ses différents variants. La sensibilisation au respect des règles élémentaires doit également continuer, de même que la recherche pour augmenter l’efficacité des vaccins. Par ailleurs, comme l’objectif est toujours d’éviter l’engorgement des soins intensifs, il est temps de travailler à ce niveau pour trouver des solutions, car continuer à combattre la circulation du virus a démontré ses limites et  les mesures de plus en plus drastiques ne fonctionnent plus. Par ailleurs, leur coût social, économique, psychologique et relationnel devient trop important.