Quatrième inculpation pour Donald Trump : un été mouvementé pour le candidat fétiche des Républicains
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Les vacances estivales ne sont pas de tout repos pour Donald Trump, l’ancien président américain et candidat favori des Républicains pour les élections de 2024. Cette nouvelle inculpation pour le chouchou de la droite conservatrice américaine ne serait qu’un trucage pour Trump qui a rapidement réagi. Tout lui coule dessus depuis des années, mais à l’issue de cette nouvelle décision de la justice, peut-il être empêché d’aller jusqu’au bout de la course pour détrôner Joe Biden ? Pour des observateurs, cette inculpation en Géorgie est la plus risquée pour l’ancien président américain, en raison de l’autonomie de juridiction des Etats et des preuves dont dispose la procureure qui a inculpé Donald Trump.
Inculpé au début du mois d’août par la justice fédérale pour complot contre les institutions nationales, Trump l’est de nouveau cette fois par la justice géorgienne qui l’accuse d’avoir voulu inverser les résultats dans cet Etat du sud-est américain souvent déterminant pour la victoire. La Géorgie fait partie de ces « swing-states » (État-pivots), où tout se joue : la forteresse républicaine traditionnelle avait été ébranlée par la victoire d’un candidat démocrate faisant basculer le scrutin national en faveur de Joe Biden. A l’époque, voyant l’issue fatale approcher, l’ancien Président américain avait demandé au secrétaire d’Etat de Géorgie, de lui trouver 12 000 voix supplémentaires en sa faveur pour inverser la vapeur. Des enregistrements ont été retrouvés de cet échange avec Brad Raffensperger.
5 à 25 ans de prison
La Géorgie ne compte pas laisser Trump s’en sortir ainsi et l’accuse d’avoir fait pression directement sur des responsables du scrutin. Fraude fiscale, atteinte à la sécurité nationale, complot et désormais tentative de trucage d’une élection : Trump est verni et a jusqu’au 25 août pour se présenter à la justice géorgienne. Jusque maintenant, il a plaidé non coupable pour l’ensemble des affaires qui le concernent. Beaucoup disent que cette affaire est plus grave que les autres et la Procureure Fani Willis veut un procès dans les six mois à venir. Pourquoi ?
L’ancien président américain fait l’objet de treize chefs d’inculpation pour fraude électorale et la loi géorgienne sur la délinquance en bandes organisées peut aller de 5 à 25 ans de prison. Cela veut dire que même réélu, Trump ne pourra se débarrasser de cet affaire, car un des principes du droit américain est que l’État fédéral ne peut interférer sur la justice des États. Il ne pourrait donc, par le fait du prince, se gracier lui-même et ne pourrait pas continuer, contrairement aux autres affaires jusque maintenant, à devoir se défendre tout en assumant sa fonction présidentielle.
Un complot de la part des Démocrates
Du côté de l’équipe et des soutiens de Trump, on continue à crier au complot et à la tentative de déstabilisation en vue de l’empêcher de se représenter. Cette nouvelle inculpation, à l’heure actuelle, ne semble pas refroidir un quart de seconde le candidat qui a le cuir solide.
D’après son équipe de campagne, cette inculpation est le fait d’une « procureure partiale, dans une juridiction majoritairement démocrate » et elle « trahit non seulement la confiance du peuple américain, mais expose également la véritable motivation à l’origine d’accusations fabriquées ». Ses conseillers rappellent que leur poulain mène la course en tête non seulement devant les autres candidats Républicains, mais aussi devant l’actuel président Joe Biden dans « presque tous les sondages. Le président Trump représente la plus grande menace pour l’avenir politique des démocrates (et le plus grand espoir pour l’Amérique) ».
L’ancien président n’est pas le seul visé par l’acte d’accusation d’une centaine de pages : Mark Meadows, ex-secrétaire général de Trump à la Maison Blanche, ainsi que les avocats Rudy Giuliani et John Eastman font partie des 19 accusés. L’acte d’accusation comporte 41 chefs d’inculpation au total à l’encontre des 19 accusés.
S.B.