DU NOUVEAU AU SAHARA OCCIDENTAL

Sahara occidental : la visite en Afrique du Sud de l’Envoyé spécial de l’Onu ravive les tensions avec le Maroc

La visite en Afrique du Sud de l'Italien Staffan de Mistura , Envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental, ravive les tensions diplomatiques autour du dossier. AFP

La récente visite de l’Envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, le 31 janvier 2024 de Staffan de Mistura, en Afrique du Sud, a ravivé les tensions entre le Maroc et l’Afrique du Sud. Le différend persistant autour du Sahara occidental, vieux de près de 50 ans, est exacerbé par le soutien affirmé de l’Afrique du Sud au droit à l’autodétermination des Sahraouis. Cet épisode soulève des questions sur l’avenir des pourparlers et met en lumière les défis importants dans la résolution de ce conflit complexe.

Depuis les années 1970, le Sahara Occidental est le théâtre d’un conflit entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. La revendication du territoire par le Maroc et les aspirations à l’indépendance des Sahraouis ont alimenté des décennies de tensions et de confrontations. L’Afrique du Sud a officiellement reconnu la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en septembre 2004, marquant ainsi son soutien au droit à l’autodétermination des Sahraouis.

Dans ce contexte, la visite de l’Envoyé spécial de l’Onu pour le Saraha occidental, Staffan de Mistura, en Afrique du Sud aurait pu être perçue comme une initiative visant à raviver le dialogue sur la question de la République sahraouie, mais elle a plutôt exacerbé les tensions préexistantes entre les deux pays.

Réaction du Maroc : un ton ferme et des mises en garde

Le déplacement de Staffan de Mistura en Afrique du Sud a suscité une réaction véhémente de la part du Maroc. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a exprimé le mécontentement du royaume chérifien, déclarant que l’Afrique du Sud n’avait pas l’autorité pour influencer le dossier du Sahara occidental. La visite de l’Envoyé spécial de l’Onu a été perçue par Rabat comme une ingérence dans un conflit où l’Afrique du Sud est considérée comme un soutien actif du Front Polisario.

Le Maroc a souligné la nécessité de respecter le processus politique en cours sous l’égide des Nations Unies et a mis en garde contre les implications néfastes que pourrait avoir l’intervention de l’Afrique du Sud dans les pourparlers en cours.

Perspectives et défis pour la résolution du conflit

Malgré les efforts diplomatiques, les perspectives de résolution du conflit demeurent incertaines. Le Maroc continue de plaider en faveur d’une approche basée sur des négociations inclusives, conformément aux résolutions du Conseil de Sécurité de l’Onu. Cependant, les actions de l’Afrique du Sud risquent de compliquer davantage les pourparlers et de prolonger l’impasse diplomatique.

Le principal défi réside dans la capacité des deux parties à trouver un terrain d’entente et à surmonter les divergences profondes qui persistent depuis des décennies. La position ferme du Maroc sur son intégrité territoriale et le soutien continu de l’Afrique du Sud au droit à l’autodétermination des Sahraouis compliquent la recherche d’une solution mutuellement acceptable.

H.C.