ACTU DES ELECTIONS 2024

Elections 2024 : Ecolo égrène ses priorités pour la campagne électorale

Rajae Maouane, co-présidente d'Ecolo, et Jean-Marc Nollet, co-président d'Ecolo, photographiés lors d'un congrès du parti des Verts francophones Ecolo pour lancer la campagne électorale de 2024, dimanche 17 mars 2024 à Namur. BELGA

Ce dimanche 17 mars, Ecolo organisait son congrès programmatique pour le lancement de la campagne 2024 en vue des prochaines élections régionales, fédérales et européennes du 9 juin prochain. L’évènement a eu lieu à l’Université de Namur, l’occasion pour le parti écologiste d’évoquer quelques points clés de leur programme dans une ambiance festive et détendue. Les Verts ont passé en revue les thèmes qu’ils défendront durant la campagne sous le slogan « choisir l’avenir : plus vert, plus juste ». Plusieurs ont été passés en revue lors du congrès : combat des femmes, investissement, solidarité, protection du vivant, etc.

« Plus chaud que le climat », scandait la foule de sympathisants, simples curieux ou pontes du parti dans l’amphithéâtre plein à craquer au sein de l’Université de Namur. Rajae Maouane (co-présidente d’Ecolo), en maîtresse de cérémonie, était accompagnée par Vinz Kanté, animateur radio et militant écolo, fondateur de  LIMIT, média engagé très suivi qui traite des questions écologiques.

Après un duplex avec Bruxelles et trois membres du parti, dont Farida Tahar, députée bruxelloise, présents à la manifestation en soutien à Gaza (qui a lieu le même jour), Rajae Maouane et Vinz Kanté ont appelé, tour à tour, Ntumba Matunga (fondatrice de la plateforme afro-féministe « Tétons marrons » et membre de l’Union féministe inclusive autogérée) et Charline Van Snick (ancienne judokate et 5e effective à la chambre dans l’arrondissement de Liège).

Les deux femmes ont évoqué le racisme et le sexisme dans le monde sportif, appelant de leurs vœux une mise en place d’un canal de facilitation des signalements racistes et sexistes. Charline Van Snick, avec le hashtag #balancetonsport, se bat pour une meilleure considération des femmes dans le monde sportif qui a connu lui aussi un nombre conséquent d’agressions sexuelles et d’abus de pouvoir.  Ntumba Matunga est, quant à elle, revenue sur le mouvement « Balance ton bar » en référence aux nombreuses femmes qui sont droguées à leur insu dans un café ou un bar avant d’être agressées sexuellement.

Le meeting du parti Ecolo s’est donc centré, en grande partie, sur les femmes avec en préambule un concert des Lay This Drum, groupe exclusivement féminin de percussionnistes, qui reviendra ponctuer les deux heures de présentations.

« Choisir l’avenir, plus vert, plus juste »

Certes, le meeting s’est concentré très largement sur les causes qui touchent les femmes, mais le réchauffement climatique et l’écologie ont également été évoqués comme on peut l’attendre d’un parti écologique. Cécile Cornet, députée fédérale, a exprimé le souhait d’un avenir plus vert et plus juste. Gaelle Demez, responsable nationale des femmes du syndicat chrétien, CSC, a évoqué dans une vidéo la grande précarité dont les femmes sont les principales victimes. Avec d’autres responsables, elle défend la suppression du « statut de cohabitant » qui touche principalement les femmes là aussi. La suppression du statut de cohabitant, pour rappel, permettrait de donner des allocations égales aux chômeurs ou aux bénéficiaires du revenu d’intégration sociale, sans que l’on puisse tenir compte du statut familial de la personne.

BELGA

Les Ecolos sont en ordre de marche pour les élections du 9 juin 2024. Ils ont lancé leur campagne électorale à l’issue de leur congrès organisé dimanche 17 mars à Namur. (BELGA PHOTO BRUNO FAHY).

Réforme fiscale, crédit d’impôt, valorisation de l’égalité des salaires, l’habitat, l’écologie, les transitions énergétiques…, tels sont les thèmes qui ont été égrenés, lors du congrès, le tout agrémenté d’un plaidoyer pour un engagement encore plus fort en faveur d’une société plus verte et cela au niveau de toutes les strates de la société. Jean-Marc Nollet, co-président du parti et député fédéral (1er à la chambre pour le Hainaut) est revenu sur son souhait de végétalisation des villes et d’une place plus importante pour la faune et la flore en privilégiant une luminosité adaptée aux villes.

La théorie du donut

Référence a été faite à la théorie du donut développée par l’économiste britannique, Kate Raworth. Évoquée lors du meeting comme un modèle idoine, celle-ci propose une vision de développement durable qui vise à concilier les besoins humains fondamentaux avec les limites planétaires. Céline Tellier, la ministre wallonne de l’Environnement, s’est, quant à elle, focalisée sur les agriculteurs et les difficultés économiques auxquelles ils doivent faire face. Dans les propositions des écologistes, les pouvoirs publics devraient prendre en charge la certification Bio encore trop chère pour certains petits agriculteurs.

Hugues Falys, agriculteur de Lessines, co-fondateur de Fugea (Fédération unie de groupements d’éleveurs et d’agriculteurs) qui fit l’actualité, il y a quelques jours, suit à son  action en justice contre TotalEnergies (estimant que la multinationale est responsable du dérèglement climatique) a pris la parole pour défendre un contrôle des prix des produits agricoles. Les Ecolos n’ont pas passé sous silence le Green Deal (le pacte vert pour l’Europe avec des mesures qui engagent l’Union européenne sur la voie de la transition écologique).

L’après-midi s’est terminé par un message de Zakia Khattabi, ministre fédéral du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal avant que ne soit cité le nom des nouvelles recrues comme Jacques Crahay, ancien président de l’Union wallonne des entreprises (UWE), 4e sur la  liste régionale des Ecolos conduite par lka ministre wallonne, Céline Tellier (en Brabant wallon) ou encore Luc Pire, entrepreneur et ancien éditeur, qui poussera des Verts pour l’Europe la liste écolo aux élections européennes.

Malika Madi