POLITIQUE

Liban: Des « beepers explosifs » à l’élimination du chef des forces spéciales, Israël poursuit sa stratégie d’affaiblissement du Hezbollah

La lutte se poursuit depuis avril dernier. Belga

Les trois opérations israéliennes qui ont frappé le Liban cette semaine s’inscrivent dans la même stratégie : suffisamment affaiblir le Hezbollah pour qu’une intervention militaire soit inutile ou, si elle s’avère nécessaire, pour qu’elle soit la plus courte et la moins couteuse en vies humaines possible. En clair, cela signifie que l’on devrait assister, dans les jours à venir, à de nouvelles attaques israéliennes contre l’organisation chiite.

Vendredi après-midi, dans une frappe ciblée sur un bâtiment du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth, Israël a éliminé Ibrahim Aqil, l’un des principaux cadres militaires de l’organisation terroriste chiite créée et soutenue par l’Iran.

Un cadre historique, dont la tête était mise à prix par les Etats-Unis

Aqil, qui dirigeait une partie des opérations militaires du Hezbollah et était à la tête de la Force al-Ridwan, les unités spéciales du Hezbollah, fortes de 2500 à 5000 hommes et spécialement formées pour des missions d’infiltration en Israël, était un membre historique de la direction du groupe. Né en 1964, il y avait adhéré dès le début des années quatre-vingt, lorsque les Gardiens de la révolution iraniens entreprirent de bâtir l’organisation.

En avril 1983, il avait participé à la conception de l’attaque suicide contre l’ambassade américaine à Beyrouth (63 morts et 120 blessés) et, quelques mois plus tard, le 23 octobre 1983, aux attaques suicides contre les casernes abritant les contingents américains et français de l’ONU (241 Américains et 58 Français avaient été tués et 150 autres militaires et civils blessés).

Le but stratégique recherché est le même : affaiblir autant que faire se peut les structures militaires du Hezbollah afin de le contraindre à arrêter ses bombardements.

Ces « exploits » de même que son implication dans le kidnapping de ressortissants américains lors de la fameuse crise des « otages du Liban » , soit 104 journalistes, diplomates, humanitaires ou autres de 21 nationalités, mais essentiellement européens et américains enlevés et détenus entre 1982 et 1992, certains étant tués,  lui avaient valu de voir sa tête mise à prix par Washington qui offrait 7 millions de dollars pour toute information menant à sa capture.
Sa mort intervient un mois et demi après celle de Fouad Shukr, numéro deux du Hezbollah et chef de ses opérations militaires qui était son supérieur direct et auquel Aqil avait succédé.

Troisième opération israélienne de haute intensité en une semaine

Elle intervient, aussi, après les deux vagues d’explosions qui ont touché d’abord les beepers (mardi) et en suite les walkies-talkies (mercredi) utilisés du Hezbollah et qui avaient fait au moins 37 morts et 4000 blessés dont des centaines se trouvent toujours dans un état critique.

Le mode opératoire est différent, mais dans tous les cas, le but stratégique recherché est le même : affaiblir autant que faire se peut les structures militaires du Hezbollah afin de le contraindre à arrêter ses bombardements continuels sur le nord d’Israël, qui ont contraint Jérusalem à évacuer 67 000 civils de cette région. Et si cela s’avère impossible et qu’une opération terrestre est nécessaire pour repousser les combattants du Hezbollah à plusieurs dizaines de kilomètres de la frontière, il faut tout faire pour que cette nouvelle guerre soit la plus courte possible.

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