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COP26 : le temps des promesses est passé

La président de la Commission européenne, Ursula von der Leyen à la tribune de la COP26 à Glasgow. Crédit photo AFP

Cinq ans après l’accord de Paris visant à lutter contre le réchauffement climatique, l’ONU organise sa grande conférence sur le climat à Glasgow jusqu’au 12 novembre. Inaugurée le 31 octobre, cette COP26 apparaît comme celle de la dernière chance pour non seulement prendre des engagements fermes, mais aussi pour poser des actes forts afin de préserver la santé de notre planète. Le temps de se laisser bercer par des promesses et de l’espoir est passé.

Depuis la signature de l’accord de Paris le 22 avril 2016, on ne peut pas dire que les pays riches aient tenu leurs engagements. Il était notamment question de prendre des mesures pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 degré et d’aider les pays en développement à financer l’urgence écologique en augmentant l’aide annuelle à leur profit à 100 millions de dollars sur la période 2020-2025.

Mais rien n’a bougé depuis. La dernière évaluation de l’ONU qui tient compte des nouveaux engagements de la majorité des pays signataires de l’accord de Paris indique que le monde fonce droit vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7% ou au mieux de +2,2%. Par ailleurs, les pays en développement n’ont rien vu de l’augmentation annuelle de l’aide promise.

A défaut de passer rapidement aux actes, l’humanité court à sa perte dont nous serons autant les victimes que les auteurs.

La COP26 à Glasgow ne peut plus déboucher sur des vœux pieux, des engagements dont les pays signataires savent déjà très bien qu’ils ne les tiendront pas avant même que l’encre de leur signature ne soit sèche. L’ONU doit désormais prévoir des mesures contraignantes avec des sanctions à la clé. Elle doit prévoir un organe indépendant de contrôle du respect des engagements et des délais. Il est temps de renoncer à la croissance effrénée marquée par le consumérisme et le matérialisme. Le réchauffement climatique n’est plus une question du futur, c’est une problématique du présent. Les récentes inondations meurtrières qui ont touché des contrées européennes dont la Wallonie nous le rappellent avec son lot de réfugiés climatiques à l’intérieur même de la Belgique. La tâche ne sera donc pas facile, mais nous n’avons pas le choix. Car à défaut de passer rapidement aux actes, l’humanité court à sa perte et nous serons autant les victimes que les auteurs.

Tous les pays doivent être concernés par les enjeux climatiques, même s’il sera difficile d’aller convaincre des pays comme la Chine, le Brésil, la Russie qu’il ne faut pas suivre la voie de la croissance folle empruntée jadis par les pays occidentaux. L’absence des dirigeants de ces pays à la COP26 renseigne sur la difficulté de la mission de sensibilisation et de conviction à déployer vis-à-vis d’eux. Leur absence à Glasgow indique quelque part qu’ils n’accordent qu’une attention relative aux enjeux climatiques et qu’ils ne comptent pas renoncer à leur ambition de croissance. Mais que rapportera vraiment cette croissance quand on sait que les générations à venir ne pourront pas en jouir à cause des dégâts qu’elle aura causés à la nature ? L’Europe doit faire entendre sa voix et prendre un rôle de leader dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Le monde a les yeux rivés sur Glasgow, mais ses citoyens ne se contenteront plus d’espoir, ils veulent des actes. Ils n’accepteront pas non plus des décisions molles avec le plus petit commun dénominateur. Ce temps est révolu.