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La coopération bilatérale à nouveau sur les rails en RDC

BELGA

La Belgique et la République démocratique du Congo (RDC) ont entamé les préparatifs de la relance de la coopération bilatérale, affectée par une grave crise diplomatique entre 2016 et 2019, c’est ce qu’a annoncé ce soir la ministre belge de la Coopération au développement, Meryame Kitir, lors de sa visite à Kinshasa. Ce nouveau programme devrait être prêt d’ici un an, en concertation avec les autorités congolaises. « Nous devons continuer à aller de l’avant dans la “consolidation” des relations bilatérales », a affirmé à l’issue de leur rencontre, le ministre des Affaires étrangères congolaises Christophe Lutundula Apala Pen’Apala 

La RDC est traditionnellement, le principal partenaire de la Coopération belge. Elle bénéficie, 61 ans après son indépendance, de 17% des montants alloués dans le cadre de l’aide publique au développement (APD) géographiquement attribuable. La Belgique est le quatrième donateur bilatéral, après les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne. En 2020, le montant total de l’APD belge envers la République démocratique du Congo s’élevait à 94,03 millions d’euros, contre 90,93 millions en 2019 et 109,20 millions en 2018, selon le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération au développement.

Depuis, les relations semblent vouloir s’accélérer. « Nous en sommes aux préparatifs de notre nouveau programme avec le Congo », a affirmé à l’agence Belga la ministre de la Coopération au développement, Meryame Kitir profitant de sa rencontre avec le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala.

Enterrer les vieilles affaires

Néanmoins, la coopération historique avait été sévèrement affectée suite à la crise diplomatique entre Bruxelles et Kinshasa engendrée par le report des élections générales de 2016, deux ans plus tard, amenant au pouvoir l’actuel président Antoine-Félix Tshisekedi Tshilombo.
l’époque, le gouvernement belge avait revu la copie de sa coopération, notamment son aide financière au gouvernement congolais, en réorientant 25 millions d’euros au profit de l’aide humanitaire et d’autres initiatives répondant aux besoins les plus pressants de la population. Cette crise a pris fin depuis l’investiture de Antoine-Félix Tshisekedi.

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La ministre Meryame Kitir, le secrétaire d’État à la Politique scientifique, Thomas Dermine et le professeur en Anthropologie Placide Mumbembele pendant la visite du nouveau National Museum de Kinshasa.

« Nous devons continuer à aller de l’avant dans la “consolidation” des relations bilatérales », a affirmé ce soir Christophe Lutundula Apala Pen’Apala à l’issue d’une rencontre avec Meryame Kitir et le secrétaire d’État à la Politique scientifique, Thomas Dermine. « En tout cas (on est reparti) sur de bonnes bases, il n’y a pas de raison qu’il n’y en ait pas », a ajouté le chef de la diplomatie congolaise, qui a effectué deux séjours récents à Bruxelles, pour rencontrer en octobre son homologue belge, Sophie Wilmès, et la semaine dernière déjà, Meryame Kitir. « Il faut relancer la coopération avec nos partenaires traditionnels », a-t-il ajouté.

Une ambition commune de coopération 

Christophe Lutundula Apala Pen’Apala a salué la décision prise l’été dernier par le gouvernement belge, à l’initiative de Thomas Dermine, de lancer un vaste chantier d’étude sur la provenance des biens – spoliés ou non – issus de la colonisation du Congo ex-belge.
Ce cadre a été fixé, avec une belle unanimité des sept partis formant la coalition Vivaldi, pour préparer la restitution de ces biens, qui pourrait concerner des milliers d’objets dans les prochaines années. « Il y a (de la part de la RDC) une grande ambition (…) de reconstituer ce patrimoine, de le conserver dans l’ optique d’un renforcement de notre coopération », a ajouté Christophe Lutundula Apala Pen’Apala.

Le président Tshisekedi a, quant à lui, assuré que « oui, des œuvres finiront par revenir », mais « il faut une infrastructure d’accueil, une gestion saine pour que ce qui revienne ne soit pas détruit. Ce qu’il faut, c’est que cela se fasse de manière efficace, de manière optimale », a tenu à préciser le ministre congolais.

 

R.K. avec Belga