UNION EUROPEENNE

Hommage au président du Parlement européen, David Sassoli, décédé à l’âge de 65 ans


Il était le président du Parlement européen depuis 2019. Le social-démocrate Italien David Sassoli est décédé la nuit dernière, à l’âge de 65 ans. C’est ce qu’a annoncé son porte-parole, Roberto Cuillo, sur Twitter. L’élu était hospitalisé en Italie depuis le 26 décembre dernier pour une pneumonie. Très apprécié, de nombreux dirigeants européens rendent hommage à un homme unanimement reconnu pour avoir deux passions : le journalisme et l’UE. Il laisse le souvenir d’un champion de la démocratie et d’un combattant pour l’Europe.

David Sassoli est décédé au CRO, le centre de référence d’oncologie d’Aviano, où il était hospitalisé depuis fin décembre. Le social-démocrate italien, dont le mandat s’achevait ce mois de janvier, avait été admis à l’hôpital le 26 décembre « en raison d’une complication grave due à un dysfonctionnement du système immunitaire », a fait savoir son porte-parole dans un communiqué. Sa santé était son talon d’Achille. Ayant souffert par le passé d’une leucémie, il avait déjà été hospitalisé à plusieurs reprises cet automne, ce qui l’avait tenu éloigné du Parlement européen pendant plusieurs semaines.

Hommages des dirigeants européens

Sur les réseaux sociaux, ses partisans comme ses adversaires politiques ne tarissent pas d’éloges. « Européen sincère et passionné, sa chaleur humaine, sa générosité, sa convivialité et son sourire nous manquent déjà », a réagi le président du Conseil européen, Charles Michel. « Je suis extrêmement attristée par cette perte terrible d’un grand Européen et fier Italien, journaliste attentionné, extraordinaire président du Parlement et avant tout un ami cher », a abondé dans le même sens, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a pour sa part salué « un combattant de l’Europe, un défenseur sincère et courageux de la démocratie et des valeurs de notre Union ».

Journaliste, puis député européen

Né le 30 mai 1956 à Florence, en Toscane, David Sassoli avait fait le choix du journalisme après des études de sciences politique. Il commencera à collaborer avec des journaux locaux et des agences de presse avant d’intégrer, en 1992, la RAI, la première chaîne publique de radio-télévision italienne, dont il deviendra l’un des présentateurs vedette de la première chaine, avant de se tourner vers la politique.

Le coup de foudre pour la politique se produira en 2009 quand l’ancien maire de Rome de gauche, Walter Veltroni, organise la fusion de deux grands partis de gauche et de centre gauche, un projet auquel David Sassoli se rallie et qui donne naissance au Parti Démocrate (PD). Candidat aux élections européennes, il est élu sur une liste du PD avec plus de 400.000 voix, un succès qui l’éloigne définitivement des écrans et qui lance sa carrière politique au sein du Parlement.

Chef de la délégation du PD au sein de l’institution européenne, il tente une incursion sur la scène politique nationale en se présentant aux primaires de ce parti pour le poste de maire de Rome en 2013, mais est devancé par Ignazio Marino qui sera élu plus tard à la mairie. Depuis cette tentative avortée, ce père de deux enfants se consacrait à l’assemblée européenne. Réélu en 2014, il était devenu vice-président du Parlement en charge du Budget et de la politique euro-méditerranéenne, avant d’en prendre la présidence.

Président du Parlement européen

Après plusieurs années comme député européen, le social-démocrate avait pu prendre la présidence du Parlement européen en 2019 à la faveur de tractations entre les grandes forces politiques européennes pour les principaux postes à responsabilité de l’UE. La Commission était allée au PPE (droite pro-européenne) avec Ursula von der Leyen, le Conseil aux Libéraux avec Charles Michel et le Parlement aux Socialistes avec David Sassoli. Sa nationalité, son parti et sa connaissance de l’institution avaient fait de lui, à la dernière minute, l’homme de la situation.

Peu enclin aux éclats, il tenait d’une main ferme les débats dans l’hémicycle. On se souviendra de ses prises de positions humaines dans la gestion de la crise sanitaire.
En signe de solidarité, l’Italien avait marqué les esprits en mettant à disposition les locaux désertés du Parlement européen, tant à Strasbourg qu’à Bruxelles, pour la préparation de repas destinés aux familles dans le besoin, pour servir de refuge aux femmes isolées et pour y installer un centre de dépistage du Covid-19.

 

Avec AFP et Reuters